Bonjour,
Et oui, me revoilà.
Avec cette nouvelle année prometteuse, comment ne pas sauter de joie avec la crise qui continue, les prochaines élections et la fin du monde le 21 décembre ?
Alors plutôt que de souhaiter bêtement la bonne année ou pire encore : prendre une bonne résolution, je préfère m'apitoyer sur mon sort.
A 32 ans, 1,73 m et 150 kg, j'ai de quoi me faire du souci. Une lente et honteuse agonie m'attend, moi qui suis incapable de me lever le matin par manque d'envie de vivre mais qui finit quand même par me lever, lâche que je suis impuissant à me laisser mourir.
Il faut dire que j'ai une vie facile : je passe mon temps à échaffauder des projets de bd que je ne finirai jamais en touchant le RSA chaque mois. Si je ne vivais pas avec mon frère et ma mère, je me laisserais mourir tellement je me dégoûte.
Dans ce cas pourquoi ne pas changer, me direz-vous ? Mais c'est très simple, je ne mérite pas une vie meilleure. D'abord parce que je ne veux pas d'une vie meilleure ( et croyez moi je suis très fort à ne pas vouloir les choses) et ensuite et surtout parce que je me hais et je souhaite souffrir le plus possible jusqu'à mon dernier souffle.
Bien entendu je suis un gros lâche et je ne prends aucun plaisir à m'auto-mutiler, je ne fais simplement rien. Je me laisse me renfermer lentement sur moi-même jusqu'à ce que je ne puisses même plus avoir envie de parler à quelqu'un, échanger la moindre idée ou désirer voir le peu d'amis qui se réclament comme tels.
Je suis tellement déterminé à m'auto-détruire que j'ai arrêté d'aller voir mon psy ( que je ne voyais que pour faire plaisir à mon assisstante sociale) mais celui-ci m'a dit une chose très intéressante avant qu'on se quitte. Il m'a dit qu'il refusait de faire semblant. Mentir est une des choses les plus facile à faire. Pas étonnant donc que je mente tellement que je ne sache même plus ce que je pense vraiment.
Mais ça vaudrait le coup d'arrêter de mentir pour enfin être libre. Libre de ne pas avoir à faire attention aux autres par peur de les blesser, parce que la dernière chose que je veuille c'est que l'immonde carcasse en décomposition qui me sert de corps provoque le moindre mal à quiconque. Libre de pouvoir dire merde aux amis qui me demandent des nouvelles alors que je suis si loin dans la solitude et la dépression que leur sollicitude ne me touche même pas, et que la seule raison pour laquelle je leur répond est pour ne pas leur faire mal. Libre de prendre un billet pour l'Islande, détruire mes papiers d'identités et trouver un trou perdu pour m'y étendre et mourir, m'endormir dans le froid pour ne plus avoir à me réveiller. Libre de disparaître totalement comme si je n'avais jamais exister.
Certains disent qu'à la fin on meurt seul. C'est bizarre comme mon problème c'est d'être douloureusement conscient que la solitude n'existe pas. Quoi que je fasse j'ai toujours des tas de gens à qui penser. Des tas de gens à cause de qui je ne peux pas être libre. Bref : la liberté c'est très surfait.
Je crois que je vais continuer à mentir, d'abord parce que chaque minute que je continue à vivre m'apporte son lot de souffrance, et c'est bien fait pour ma gueule ! Et puis parce que ce n'est pas parce que je me hais que je dois apporter mon expertise de cette émotion détestable aux autres. Je ne veux pas me reproduire de cette façon : BEUARK !!!
Voilà ce que j'ai à dire quand je ne mens pas. Ca vaut le coup hein ! ?
Promis, je n'ai pas posté cette horreur pour faire ma promo ou offusquer le public. Quelques personnes se posaient des questions, maintenant elles ont des réponses.
Et puis après tout, je suis un être humain, j'ai bien le droit de vivre, non ?
(Techniquement, pas dans la majeure partie des pays du globe...)