D'abord, je me prenais une branche dans l’œil, rayant profondément le verre de mes lunettes de neige, une branche perçait aussi un trou sous mon bras droit, je me « rayais » le poignet droit, et alors que ma cuisse gauche était déjà poussée contre un gros roc, ma cuisse droite se trouvait elle coincée contre ce gros sapin. Le muscle de cette dernière était écrasé, mon fémur fortement contusionné et il m'a fallu de très longues minutes pour reprendre mes esprits, combattre une forte nausées, me remettre debout et très, très lentement gravir la pente pour enfin me sortir de cette situation précaire.Une fois de plus j'ai été très chanceux. Je pouvais à peine marcher, encore moins skier, mais j'étais encore en un seul morceau et bien vivant. Après cet incident, j'ai réalisé que le pilotage d'un corps vieillissant est juste comme celui d'une vieille guimbarde ; il faut traiter tout cela avec beaucoup d'attention, aller beaucoup moins vite et adopter une approche très détendue.
Comme je n'ai aujourd'hui plus grand chose à prouver, il serai peut-être temps de ralentir un peu. Plus rien ne presse et il est temps maintenant de prendre d'avantage soin de ma vieille carcasse. Je pense que je saurai être assez sage pour suivre ce précepte afin de pouvoir skier jusqu'à la fin de ma vie ; événement qui devrait intervenir le plus tard possible !
