Magazine Journal intime
Lectures hommes femmes
Publié le 05 janvier 2012 par ClaudelPendant les fêtes, j’ai lu, entre autres, L’homme blanc de Perrine Leblanc : auteure féminin, personnage masculin. J’ai également lu Tarmac de Nicolas Dickner : auteur masculin, personnages féminins. Dans les deux cas, point de sentiments, pas d’épanchements, et l’histoire d’amour, s’il y en a, est écrite entre les lignes, de sorte que, personnellement, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages. Ce qui n’enlève rien à la force et à la valeur des romans qui résident surtout dans le choix et le traitement du sujet ainsi que du style très moderne, avec vocabulaire élaboré sans être affecté.
Ce qui m’amène quand même à une question, déjà maintes fois posée par bien d’autres écrivains avant moi : y a-t-il des livres pour les hommes et d’autres pour les femmes? Question qui en entraîne plusieurs autres : les femmes peuvent-elles écrire pour les hommes et vice-versa? À celle-ci, en regardant mes lectures et celles des hommes qui m’entourent, je dirais que oui, mais il est vrai que dans certains cas, il y a des auteurs que je ne lis qu’occasionnellement (Ken Follet, Tom Clancy, Louis Hamelin) alors que je n’ai jamais vu mon frère lire Nancy Huston ou Marie Cardinal. Je n’irais pas jusqu’à dire que je refuse un John Grisham sous le seul prétexte que c’est un homme et que ses personnages principaux sont souvent des hommes. Autre question soulevée : est-ce que j’écris pour les hommes ou pour les femmes? Je n’ai pas encore eu d’écho d’hommes qui ont lu mes Têtes rousses. En revanche, deux femmes m’ont félicitée pour mes personnages masculins bien rendus, bien campés. Sans le savoir, aurais-je suivi les quelques conseils donnés sur ce site français>>> ?
Je me rappelle une anecdote : quand mon père a écrit un roman (était-ce Eurydice, je ne saurais dire), il l’avait présenté, sous un pseudonyme, au Prix Molson. Il a appris par la suite qu’il ne l’avait pas remporté parce que ça faisait deux années de suite que le prix était décerné à une femme et comme le jury était convaincu que l’auteur du manuscrit était encore une femme, à cause justement du personnage féminin principal, le prix lui a échappé. Il s’est rattrapé par la suite, mais tout de même, c’est pour dire!
Je ne tiens pas à rédiger une analyse universitaire ni même élaborer une théorie sur ce sujet, je me borne donc à vous renvoyer la balle : et vous, qu'en pensez-vous? que lisez-vous? Avez-vous l'impression d'écrire plus pour des lecteurs ou des lectrices?
(Illustrations des couvertures empruntées aux sites des éditeurs respectifs)