Cloud Control est un groupe que j’ai vaguement survolé il y a quelques mois. Ils sont passés assez inaperçus, avec d’autres trucs que j’ai écouté une semaine avant de passer à autre chose (Cults, Crocodiles, Everything Everything, etc.). Même s’ils faisaient partie des groupes que j’avais “zappés”, je suis revenue vers eux en écoutant plus attentivement leur album Bliss Release. Au coin du feu, à Noël.
Et j’ai eu raison, car il y a vraiment quelque chose qui me touche chez ce groupe australien. Leurs talents de mélodistes sont mis en valeur par deux voix – féminine et masculine – qui se fondent dans de jolies harmonies. J’apprécie également le fait que leurs voix ne soient pas complètement “polies” : il y a parfois quelque chose de peu assuré dans le chant, écorché vif, chez Alister Wright. Ça me donne vraiment l’impression que l’interpretation et le coeur sont privilégiés contre la recherche de la perfection. De nos jours, lorsqu’une prise de chant n’est pas parfaitement juste, on nous dit “ah, c’est pas grave, on mettra un coup d’auto-tune en post-prod” (un logiciel correcteur de tonalité). Et c’est un peu déprimant.
D’autre part, j’ai vraiment été séduite par le jeux des textures sur le chanson “Ghost Story” ; le contraste entre une voix lead saturée, un peu criarde et la voix féminine très réverbérée qui s’installe dans le fond en une nappe éthérée.
Peut-être que ce n’est pas L’ALBUM du siècle et que je finirai par l’oublier, mais en ce moment c’est celui que j’aime écouter. Dans l’ensemble, je ressens Bliss Release comme un disque très vivant, avec des arrangements pleins de chaleur (on peut entendre la peau des toms résonner !) ; et c’est une bouffée d’air frais lorsque tout autour de moi je n’entends que M83, Craft Spells et le nouveau Pony Pony Run Run. J’adore M83, mais en ce moment – cette semaine ? – j’en ai plein les bottes des prods aseptisée et surchargées de synthés avec une voix perchée au sommet de la montagne.
J’ai particulièrement tendu l’oreille au tout dernier titre de l’album, “My Fear #1″, et c’est littéralement devenu une obsession. Il s’en dégage une force et une sincérité qui me bouleversent.
Surtout ce passage :
“I can be true to you I swear
Even the night is in the air
With all the terrible things we’ve done”
Alors voilà l’écoute :