Etat chronique de poésie 1424

1424

Si triste serait le jour si votre étoile d’aube venait à s’éteindre.

Si longue l’attente alors, dans le froid et le givre de petits matins tristes.

De bras vides se fermerait l’espace et les mots viendraient à se taire.

Vague va l’âme aux matins d’automne.

Cœur s’en va en l’affut des heures dans la quête de douceur introuvable.

Seuls vos mots viennent meubler le silence et le vide entre deux souffles perdus.

Si loin l’horizon où vous apparaissez diaphane, penchée sur la source où se baigne l’inspir.

Votre visage s’y reflète et les branches murmurent en contemplant beauté évanouie.

Me voilà cloué au noir d’une vie désarmée.

Ne sait que dire face au vide, que faire et à quelle corde pendre mélancoliques pensées.

Sinon pleurer encore et encore sur souffrances endurées, beautés fanées d’avoir trop attendu.

Ne sont que crapauds à embrasser voyez-vous sans aucune chance de prince charmant.

Pourtant vous approchez tenant lumière en vos mains.

Pourtant vous posez aux sourcils froncés baume de paix en couleurs de sérénité.

Pourtant de vos lèvres coule le flot vermeil pour teinter l’azur de sons cordiaux.

Si lointaines vont les destinées dans les fous désirs d’un instant.

Doigts froids sur clavier brûlant, les mots s’emmêlent dans le chaos des espoirs.

Le bourgeon mettra si longtemps à éclore au printemps lointain.

Que sera demain cette demeure une fois vidée des infinies tendresses,

Que sera demain une fois verrouillées les portes sur les colères salutaires,

Sinon cette longue cohorte des défaites que nulle nuit ne vient panser.

Je suis à vos pieds de marbre l’œil perdu dans votre éternel enlacement.

Ma page décousue, j’en ferai manteau pour couvrir votre nudité de statue.

Pour que vous ne preniez froid aux frimas qui s’approchent, je tisserai les mots en longues écharpes de proses.

Et je resterai là, vide et nu à mon tour, dans la vaine attente des amours enfuies.

Peut-être même viendra-t-on enfermer ce vieux fou et son cortège entre les murs blancs du sacrifice.

Manosque, 17 novembre 2011

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