White house fishing

Publié le 07 janvier 2012 par Ziril

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“Tu vas voir ce que tu vas voir, Flèche ! Arrive en vitesse de New York, et je t’amène pêcher un affluent secret du Rio Grande. Des truites grosses comme des jambons américains. On va se régaler. Tu amènes ta fraise à Albuquerque et de là, je prends les rênes !” À peine avais-je raccroché le combiné téléphonique que je me dis qu’une fois de plus j’aurais dû faire le mort. Pêcher avec Steven J., sans une boîte complète de valium ou un Colt chargé relève du suicide. Déjà, l’année dernière, au bord du lac Supérieur, j’avais bien failli y laisser la peau. Mais, trop tard. La bonne poire que je suis avais signé pour un nouveau voyage au bout de la nuit.

Ça avait commencé à peine mes waders enfilées. “Voilà, c’est là le meilleur coin de la rivière” s’exclama Steven en barbotant bruyamment dans l’eau. Il aurait certainement dû utiliser le temps «passé composé» car les poissons du coin avec le bordel que mon ami faisait, avaient certainement déjà tout passé la frontière, les yeux exorbités de trouille. Combien de fois durant la matinée j’ai eu envie de tuer ce «compagnons de malheur» serait ennuyeux à énumérer. Le coup classique du streamer planté derrière mon crâne et le «Oups !» que cet enfoiré chuchota ingénument en tentant péniblement de le décrocher.. Heureusement, l’heure du déjeuner sonna. Il déballa des sandwiches de choses qu’il appelait du pain, renfermant des tranches insipides de trucs rosâtres couverts de mayonnaise, qu’il appelait «du poulet». Heureusement, sur mes conseils, il déboucha une bouteille de côtes-du-Rhône GUIGAL 2001. Un vrai orgasme !

Dis-moi, Flèche je ne t’apprendrai rien en te disant modestement que j’ai bien connu le président Clinton. (En fait, ce sauvage de pote avait été nommé par l’administration Clinton “médecin-chef de l’armée américaine”. Sans déconner…!) Et, plusieurs fois  de suite, dans la bibliothèque de la Maison-Blanche, dont j’avais le libre accès, j’ai fait des découvertes plutôt amusantes sur nos présidents successifs et leurs intérêts pour la pêche à la mouche.“ J’oubliais un instant mon sandwich au vitriol et dressait l’oreille.

Steven reprit le cours de son histoire : « La passion de certains de nos présidents pour ce sport remonte à Grover Cleveland qui était un vrai cinglé de pêche, si bien que  pour son voyage de noces, il n’oublia surtout pas sa canne à mouche en disant “qu’il avait une réputation à défendre”.

Puis, Herbert Hoover, un autre de nos présidents prit la décision de ne passer ses vacances qu’à 100 miles maximum de Washington et surtout, au bord d’une rivière à truites. Il affirmait que la pêche “restaurait et nourrissait son âme“. Un autre de nos présidents, Coolidge, pour ne pas le nommer, était au bord des rivières d’une maladresse si effrayante qu’il avait attribué à ses services secrets le rôle d’aller décrocher les mouches dont il  ornait les branches d’arbres avoisinantes.

- Et dis-moi, Steven, on m’a dit que le président Eisenhower, lui aussi était une fine gaule ?

- Oui, il pêchait. Mais comme un pied. Imagine-toi qu’il avait fait balancer des pleines lessiveuses de truites de basse-cour dans une rivière du Vermont et qu’il fut incapable d’en capturer une seule. Non, sans blague, le plus grand de toute la bande fut certainement Jimmy Carter. Sans oublier sa femme, Rosalyn  Qui ne manquait pas une occasion de l’accompagner dans ses voyages de pêche et je peux te garantir qu’elle ne restait pas assise sur une couverture à tricoter des chaussettes ! Sacré pêcheuse !                                        Même George Bush (le père) était devenu un mordu de la pêche à la mouche. Il avait même écrit dans un journal local qu’il devenait de plus en plus intolérant avec les pêcheurs la cuillère. Malheureusement, il pondit un fils dont tu connais la brillance…

Quant à Obama, il est certainement plus fort au basket-ball qu’avec une canne dans les pattes. Mais, malgré le boulot de merde  dont il a hérité, le bruit court qu’il s’entraîne quelquefois dans le bureau ovale… Bon, je crois qu’il est temps de retourner à la rivière.

“Hé..Attend un peu..t’as oublié JF Kennedy ? Il ne pêchait pas celui là ?

- “Ahhhhhhh.. JFK, un sacré pêcheur..il a même eu un poisson unique au monde !”

- “Un gros tarpon ? Un marlin ?  Un cachalot ??? “

- “Non..bien mieux… Marilyn Monroe ! “

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“You’ll see what you’ll see, Fleche! Get out here from New York and I’ll take you to fish a secret tributary of the Rio Grande. Trouts the size of american hams! We’ll have a great time. Just get your ass to Albuquerque and I’ll take reins from there! “

I had just dropped the phone in it’s cradle when I thought: I should have played dead, why did I say yes? Fishing with Steven J. without a box of valium or a loaded Colt is tempting suicide. Just last year I almost left my skin at the shore of Lake Superior. But it’s too late now. .. the soft touch that I am has just signed on for another voyage to ends of the night.

I had barely pulled my waders on and it started. “This here is the best spot in the river” exclaimed Steven, loudly, splashing in the water. He most certainly should have used the “past tense” for the fish that “were” in that spot, with all the noise that my friend made, must have bolted across the border with the fear of god in their hearts.

That morning, I don’t know how many times I wanted to kill my calamitous friend… it would be boring to tally it up. For instance: the classic streamer planted in my head! “Oops!” he murmured as he awkwardly tried to detach the lure… what a jerk!

Happily the lunch bell sounded.  He unwrapped sandwiches made of something that he called bread which inclosed an insipid, pink  something that was covered with mayonnaise; he called it “chicken”.

Fortunately he took my advice and uncorked a bottle of Guigal, Cotes du Rhone, 2001. Orgasmic!

“You know Fleche, I know that I’m not telling you something that you don’t already know, but I knew President Clinton pretty well.” (I knew full well that Clinton had appointed my feral buddy the big honcho Doctor for the U.S. Defense Dept… it’s true! ) “More than once at the White House library, to which I had free access, I made some amusing discoveries about our past Presidents and their interest in fly fishing.”

My ears perked-up and I forgot my vitriolic sandwich.

Steven continued with his story: “The passion of certain our presidents for the sport goes back to Grover Cleveland who was crazy about fishing, so much so that he took his fly rod on his honeymoon saying that he “had a reputation to defend”.

“Then there was Herbert Hoover, another of our presidents; he decided that he would not vacation further than 100 miles, maximum, from Washington and above all, next to a trout stream.”

“Another of our presidents, Coolidge, not to name names, was such an alarming klutz in the river, that made his Secret Service Agents responsible for detaching his flies from the surrounding trees.”

“Tell me Steven, I’ve heard that President Eisenhower was also an aficionado.”

“Yes… he fished; but he was inept. Imagine, he had people balance buckets of fish into the Vermont rivers and still, he was unable to catch even one. The best fisherman of the bunch was Jimmy Carter, no joke, it’s true. And let’s not forget his wife Rosalyn; she never missed an occasion to accompany him on his fishing trips. She was out there, I can guarantee that she didn’t sit on the porch knitting socks!

Even George Bush (the father) was bitten by the “fishing bug”. He once wrote in a local newspaper that he had grown more and more intolerant of fishermen who used spoons. Unfortunately, he produced a son of whom you know the brilliance.

As for Obama, he’s certainly better at basketball than with a rod in his hands. But in spite of the tough job that he inherited, it’s said that he sometimes practices casting in the oval office… OK, lunch’s over, it’s time to return to the river.”

“Hey, wait a minute… you forgot about Kennedy! He was a fly fisherman too, no?”

“Ahhhhhh… JFK, a great fisherman… he caught the world’s most unique fish!”

“What, a big tarpon? A marlin? A whale???”

“Better than that… Marilyn Monroe!”