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Tu t’en iras à pas pesant, cœur lourd, brisé sur les rochers de la vie.
Le ciel d’azur pourtant sera vibrant de gelée douce et d’oiseaux de passage.
Labeurs et contraintes seront les mêmes.
Mais toi, tu iras triste par les rues vides d’âmes.
*
Ici on me dit l’autre absent
Il l’est
Comme si la présence
N’était que corps et apparence
*
Avec le froid en dedans
Tu ne sauras que faire pour réchauffer ton âme
Il n’est plus de bras pour t’offrir havre
Plus de quais où arrimer ton cargo d’espérance
Te voilà en éternelle errance
Balloté de cœurs en cœurs
Jusqu’aux brisants d’amours défaites
*
Il n’est aucune vitrine
Qui sache se faire humble
Partout se montrent corps et beautés évanescentes
Tandis que ton âme vieillie
Ne connaît plus de répits
*
Tu fus éternel étranger
Te voilà condamné à la réclusion
Que ton chant monte par-delà les collines
Jusqu’aux sommets enneigés
Te voilà ermite en vallées lointaines
Fuyant la compagnie des Hommes
*
Plus rien n’est palpable au désert de ton silence
Manosque, 18 novembre 2011
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