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Si délicat le silence
Si douce la distance
Yeux décalés de ce qui est
Pensée détachée de ce qui sera
Juste poser regard sur beauté éphémère
Pas un pouce lâché au noir
Décliner le gris en douce palette d’harmonie
Où tout incite aux sombres replis
*
Une fois causé aux aurores
Lu jusqu’à sommeil les pages noircies
Feuilleté livres en repos introuvables
Restait le monde et ses colères
Posé au rebord de fenêtre close
*
Tu attends vainement ton visiteur du soir
Nuit passe sans que même un soupir ne s’évade
Te voilà assise sur une étoile
Guidée de main ferme vers autres horizons
Tu déclines le jour en longue psalmodies
Espère encore que lumière vienne
Avant trouble échéance
*
Tu sais que rien ne viendra
Qu’il te faudra avancer en aveugle
Sur les trottoirs d’une vie usée
Tu sais que froid et pluie viendront ruisseler
Emportant dans leur rage tes dernières espérances
L’âge venu
Accroché aux branches de l’histoire
Tu chercheras encore quelque lumière
Quelque cœur battant à l’unisson du tien
Manosque, 21 novembre 2011
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