dérives / des rives

Publié le 05 mars 2008 par Spicynico

Ce blog me ressemble-t-il encore ? Je me force parfois à y écrire tous les jours, la plupart du temps j'ai quelque chose à y dire. Mais quelque chose de léger, même quand je parle de moi je plaisante, je raconte une anecdote d'un autre temps.

Et autour de moi des mondes s'écroulent, des mondes se reconstruisent, parfois sans même que je le sache, sans même que je m'en aperçoive, parce que les microvibrations des univers individuels sont barrées par mon écran comme par le verre feuilleté de ma vitrine. Des notes me touchent parce que les gens parlent d'eux. Quand les blogs parlent tout le temps de leur auteur, c'est gonflant. Mais parfois aussi, on découvre sous un émail un fêlure émouvante.

Je ne sais quelle image je donne au lecteur qui ne me connaît pas personnellement. Je ne sais pas finalement qui me connaît personnellement. Je ne sais pas moi même si je me connais personnellement. Ce blog qui pourrait être une ouverture n'est finalement qu'un rempart. J'y donne une image de moi. Une image qui est un peu de moi tout de même, une partie de moi qui ne s'exprime pas ailleurs.

Parce que c'est une partie de moi que je veux aussi montrer. Mais ce n'est qu'une partie. Les sombres déclins ne s'y voient pas, ils sont cachés, je ne parviens pas à les montrer ni à les exprimer. Je ne le peux pas non plus.

Ailleurs. Ecran, vitrine. Autant de prisons. Il y a un ailleurs, maintenant je le crois. Je le cherche. Il y a des mois, je disais ne plus croire au bonheur.


Puccini - Turandot - Franco Corelli - Nessun dorma
Que personne ne dorme !
Toi, cependant, ô Princesse,
dans ta chambre glaciale
tu regardes les étoiles
qui tremblent d'amour et d'espérance.
Mais mon secret est scellé en moi ;
mon nom, personne ne le saura.
Je le déposerai sur tes lèvres
quand la lumière resplendira.
A l'aube, je vaincrai