OPPRESSE DU LOIN MONTANT
(Premier mouvement)
4. Quatrième état
Là devant la mer se dresse sans défaut
seule crantée devant l’impossible et s’effrangeant
à tant mourir dans la répétition
des vagues claires & rondes toutes sœurs liées
dans le balancement en pure salive
de l’écume défaite sous le ciel toujours semblable
et comme ainsi demeurés cois interdits
roulés à son bord le temps rompu
cognant fou régulier à nos corps
(Flaque sans fond où toujours le ciel se renverse et que la nuit pousse et nourrit ; obscurité peuplée de monstres violets & sans yeux circulant gravement en son sein, ahans du monde invisible rythmant la danse. Et le sel toujours dévastant la bouche : je me tiens à cette lisière comme à l’avancée du jour ainsi que j’acquiesce aux saisons, comptant et recomptant les coups qu’assènent les sœurs laiteuses, si mauvaises en leur belle eau des origines quand le sable les boit et que mon image disparaît avec elle sous le miroir.)
Gérard Titus-Carmel, « Oppresse du loin montant » (Premier mouvement), in Ressac, Obsidiane, 2011, pp. 26-27.
GÉRARD TITUS-CARMEL
Source
■ Gérard Titus-Carmel
sur Terres de femmes ▼
→ La Nuit au corps
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site Art Point France) une page consacrée à Gérard Titus-Carmel
→ (sur Mediapart) une note de lecture de Bernard Demandre sur Ressac de Gérard Titus-Carmel (+ éléments de bibliographie + extraits)
→ (sur Poezibao) une note de lecture d’Antoine Emaz sur Ressac de Gérard Titus-Carmel
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