Magazine Journal intime
L'amour dure 3 ans: mon avis
Publié le 13 janvier 2012 par Willb77Bon, le meilleur film de Frédéric Beigbeder a été visionné hier par votre serviteur. L'amour dure 3 ans. Gaspard Proust y donne la réplique à Louise Bourgoin devant un parterre de stars dans des rôles à contre-courant. Toute l'exubérance de Frédéric B. déferle dans un tsunami de mots et de diatribes philosophico-derangées. Car Marc porte le nom d'un arbre dont les nervures des feuilles regorgent de sentiments qu'un romantisme refoulé transforme en perles brûlantes. On sent toute la puissance des images qui ont traversé la tête de cet ancien publicitaire au double menton et à la mine poétique. Gaspard, Fred, une synergie presque Orgasmique se pose de la première minute à la dernière. Comme l'écrivain s'inspire de son entourage pour composer la musique de ses textes, Gasperic (compilation du démiurge et de sa création cinématographique) incarne à merveille la maladresse d'un homme dominé par un intellect cabossé par des années d'adolescence. Et Louise de revêtir les habits d'Alice une femme en permanente découverte de la vie. Elle butine, charme, roule de pelles, rit du ridicule au lieu de s'en formaliser. Bref, C'est un miroir de la conscience de Marc. Et de cet amour, nous clamerons un désir profond d'un écrivain in love with him. Narcissique à souhait. Œdipien et égocentrique en quête de ce point G synonyme de bonheur. Amour et bonheur sont pourtant aux antipodes. Le bonheur se construit sur les ruines fumantes de l'autre. Mais s'agit-il de bonheur? Combien de cœurs ravagés avant de comprendre que le questionnement metaphysique se résume à un désir de coït. L'acte final d'une scène en 3 actes. Séduction-fusion-acquisition L'amour selon F B est étrange. Il s'agit surtout de l'acceptation de soi, ses défauts, ses envies, ses regrets. On se trompe. On se défie. On s'étonne. On s'oublie. Un amour de roman. Voilà tout. La vie est plus simple car elle s'exprime par moins de mots. Elle est un calvaire pour les poètes et écrivains tombés dans la marmite de l'empathie étant enfant. Il faut au moins le sens du marketing pour en polir les aspérité et la transcender. Ou devenir aveugle et voguer sur ses émotions pour finir noyer sous des tonnes de flottes. Tant que c'est avez l'être aimé ou seul, la partie est gagnée.