Magazine Humeur

I did it : vaincre ma peur !

Publié le 19 janvier 2012 par Lafeedulac

Il y a parfois des actions que nous nous estimons incapables de réaliser parce qu’on a la trouille de se planter, de se ridiculiser, de tout rater, parce qu’on manque de confiance en nous… Par peur de se mettre en danger.

Moi j’ai toujours aimé chanter. Pas au point de vouloir en faire un métier, non, juste comme un loisir. Quand j’étais petite, je pouvais rester des heures dans le bureau de mes parents à passer des vinyles sur le tourne-disque, tu sais c’était un truc où tu posais ton vinyle et ça tournait (d’où le nom) avec un bras articulé équipé d’un diamant (ou d’un saphir, parfois), et ça faisait de la musique, et des craquements aussi. Et je chantais à tue-tête, je me souviens d’avoir répété les chansons de France Gall des millions de fois. « Il a tout pour la musique, et il répéte ces mots, sans suite et sans logique comme on dit des mots magiques… »

france_gall

Plus tard, en CM1 ou CM2, une dame est venue dans l’école pour sélectionner des élèves qui chanteraient à une commémoration. Et j’ai pas été retenue. A peu près à la même époque, j’étais jeannette, oui oui, le truc où tu portes une tenue aux couleurs dégueulasses (pantalon marron, chemise bleue ciel et foulard bleu marine et blanc pour nous) pour vendre des calendriers, aller à la messe et faire du camping sauvage en te lavant dans des ruisseaux. Et je me souviens que pour une chanson qu’on devait présenter je ne sais plus où, la cheftaine m’a demandé de faire semblant de chanter parce que je chantais trop faux. Méthode pédagogique discutable s’il en est, mais de toutes façons, cette cheftaine c’était une connasse.

En 6ème, le prof de musique nous a tous envoyé au tableau un par un pour chanter devant tous les autres. Là , si j’avais pu devenir invisible, ça m’aurait bien arrangée. J’ai occulté le truc de ma mémoire au point que je ne me souviens même plus de ce que j’ai chanté, je me rappelle juste que c’était un calvaire. Pourtant, en 3ème, je me suis inscrite à la chorale organisée par le même prof. Et c’était pas obligatoire, hein, c’était entre midi et deux, en dehors des heures de cours. Je pense que je chantais timidement pour me fondre dans les voix des autres. Et avec le groupe, on a chanté au spectacle de fin d’année. On était 6 ou 8, et on a chanté 2 ou 3 chansons. Encore une fois ma mémoire me fait défaut (aïe, je deviendrais pas un peu vieille ?)… Mais je me souviens que c’était à la salle polyvalente et qu’il y avait du monde. Et ma mère était là.

Et je continuais à chanter pour de vrai quand j’étais seule. Entre temps, on était passé au CD. Un jour, en regardant sur le net j’ai trouvé des cours de chant, j’ai rempli un formulaire en ligne et j’y ai plus pensé. Sauf que j’avais du donner mon 06, et quelques temps après j’ai reçu un appel de l’association… et je crois que si j’ai décidé de tenter le coup pour un cours, c’est plus parce que j’ai été prise au dépourvu qu’autre chose. Bien sûr, il a fallu chanter mais la prof m’a dit « C’est bien, tu chantes juste ». D’autres chantaient bien mieux, ça c’est évident… Je sais même pas pourquoi je me suis inscrite, je crois que j’ai pas osé dire non.

Toute l’année je suis allée au cours du lundi soir, je faisais mes vocalises chez moi la semaine. J’ai acquis un peu de technique, pas le talent, certes, mais j’ai gagné en confiance. Il y a eu un spectacle pour Noel et je n’ai pas souhaité faire un solo. Impossible. Mais pour le spectacle de fin d’année, il a fallu que je m’y colle, je crois qu’une fois de plus je n’ai pas osé dire non. Jusqu’au dernier moment, j’ai espéré qu’on me dise que je chanterai pas, même si c’était parce que j’étais trop nulle. N’importe quoi plutôt que chanter devant un public. Mais bien sûr personne ne m’a interdit de chanter, alors j’ai du y aller, et chanter. Je me suis trompée dans les paroles, j’ai bafouillé mais il parait que ça s’est pas vu.

I did it.

Je n’ai plus jamais pris de cours de chant. Ni fait de spectacle. Mais aujourd’hui je peux chanter sans problème. Oui même quand je ne suis pas toute seule. Même quand mes enfants me supplient d’arrêter.

La morale de toute cette histoire ? J’ai vaincu ma trouille, je me suis mise en danger mais j’ai gagné en confiance et j'en suis fière. Même si je suis devenue chiante pour mes moufflets !

Ah au fait, j’ai bouclé la boucle en interprétant une chanson de France Gall ce soir-là…


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