Misfits saison 3 : bilan mitigé

Quiconque ayant entre 15 et 30 ans et jouissant d’un accès internet a entendu parlé de la série anglaise Misfits. Pour les autres, Wikipédia vous ouvre les bras. Le synopsis reste le même depuis trois ans : des jeunes effectuant leurs travaux d’intérêt général se retrouvent dotés de super-pouvoirs. Or, la dernière saison a démarré par un véritable cataclysme dans le cœur des fans : l’une des figures majeure, Nathan, est parti. La saison 3 posait donc un vrai problème : comment faire perdurer une série quand, n’ayons pas peur de le dire, le personnage le plus mis en avant (et le plus apprécié) a pris la tangente ?

Une acrobatie scénaristique a été trouvée avec l’arrivée de Rudy, cliché du jeune anglais de base (vulgaire, satyriasique, débauché) et clone approximatif de Nathan. Contre toute attente, cette nouvelle tête s’intègre bien dans la série. En étant moins mis en avant, Rudy permet aux autres acteurs principaux de récupérer l’espace que Nathan avait accaparé à lui seul. C’est donc une bonne surprise : au lieu d’assister à un départ qui aurait pu enterrer la série, c’est en fin de compte une partie du casting qui sort de terre. C’est ici, une vraie réussite pour la saison 3, peut-être la seule d’ailleurs.

Rudy

Le problème de cette nouvelle saison reste dans la trame narrative et scénaristique des épisodes, qui ne laisse guère place à la surprise. La plupart des épisodes se suivent et se ressemblent (et ce depuis la saison 1) dans leur manière de se dérouler, leur qualité est inégale (à noter l’épisode « Focking Nazis » très raté alors que très prometteur) et un final pas à la hauteur des deux précédents (l’armée des BCBG et le lactokinesiste). Seul les pouvoirs restent originaux dans l’ensemble. Toutefois, Misfits peut encore se relever : l’épisode final voyant en effet deux personnages principaux s’en aller (Simon et Alisha – qui ne seront pas présent dans la saison 4). Misfits pourrait ainsi se redonner un second souffle et se relancer.

En bref, cette saison commençait donc avec un handicap : l’amputation d’un membre que l’on croyait vital. Et même si le risque d’essoufflement de la trame narrative est une tumeur dont Misfits aura probablement du mal à échapper, le pronostic vital n’est pas encore engagé.

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