Libertés au Maroc: Sale temps pour les muezzins!

Pour une fois que j'avais commencé à aimer Qandisha, voilà que le ton me fait grincer des dents! Ce n'est jamais simple de faire de l'opinion dans ce bled, je sais, mais il est simple de faire dans le ridicule, et là, ma foi, c'est du sacré bon travail, gratuit quoi que signé de belle griffe. J'ai lu le billet, l'ai relu, dans tous les sens, mais je n'ai pas trouvé d'alibi suffisant à valider la patte blanche de monsieur qui se moque/plaint de son muezzin! J'ai aussi peiné à comprendre comment est ce que, selon le commentaire de la rédaction, ce billet serait un appel à un débat de société…Alors de deux choses l'une: ou je ne comprends plus rien à rien, au plus beau pays du monde, ou alors, c'est monsieur Abdelhadi Saïd qui s'est trompé! Vous m'en direz quelque chose! 

Dans son article du 17 Janvier 2012, notre poète s'indigne du dérangement que lui cause l'appel à la prière du Fajr, et je l'aurais compris s'il s'était limité à la qualité des voix des muezzins au Maroc, car c'est là une petite problématique (petite oui, parce qu'elle ne mérite pas tout ce tapage) qu'il mériterait une autant petite penchée de la part du ministère de tutelle. En effet, et au vu de leur rôle très significatifs, les muezzins doivent être sélectionnés sur une base de critères, dont une belle voix et une parfaite maîtrise des gammes musicales. Point! Un appel dans ce sens, ne saurait dépasser cette remarque, car au delà, la malversation est vite commise, et qu'elle par préméditation ou inadvertance, elle ne fera qu'alimenter un faux débat sur la liberté de culte et je ne sais quoi d'autre. 

Maintenant, pour répondre à monsieur Abdelhadi Saïd, dont je respecte autant la pensée que le sommeil, je me demande bien sur quoi il fonde son argument de dérangement, et de repos insuffisant, du moment qu'il se passe plus de 11 heures entre le dernier appel à la prière de la journée le 3isha 19h09 et le Fajr 6h et des poussières. Je ne vais pas discuter des habitudes de monsieur, cela reste après tout sa propre vie, mais je me permettrai de lui rappeler que son réquisitoire est d'un extrême égoïsme, puisqu'il se plaint d'abord de rien du tout, et veut imposer ses choix aux autres et au nom de gens qu'il n'a pas consulté avant de se porter avocat de leurs doléances. Ceci, bien sûr, sans oublier un ton moqueur, sur lequel le poète n'hésite pas à dénigrer le nombre faible de fidèles qui se rendent à la mosquée à l'heure où lui se met au lit (à croire ses propres paroles), pour vider l'appel à la prière du Fajr de son sens (c'est ce que j'ai copmpris=corrigez moi si je suis dans le tort). Alors? Que serait la solution pour vous satisfaire monsieur Abdelhadi Saïd, ainsi que tous ceux qui partagent vos humeurs? Qu'on supprime l'appel à la prière? Que le ministère dote les muezzins de recharges pour biper les fidèles, voire leur envoyer des textos? Que l'on forme des tantes insomniaques? 

Connaissez-vous l'adage qui dit; "A Rome, faites comme les romains?"…