En 1993, ma petite famille et moi sommes allés vivre à Yaoundé (Cameroun) pour une durée de quatre ans. Des années qui comptent parmi les meilleures de ma vie ! Pourtant, il m'a fallu un peu de temps pour me faire à cette nouvelle, mais non moins plaisante vie, si éloignée de ce que j'avais pu vivre jusque là. C'est bien simple, j'aimais tout ; et je fis tout pour m'adapter rapidement à ce que je considérais comme une aventure extraodrinnaire. Moi qui n'avais connu que le bitume, les immeubles de plusieurs étages, la valse des saisons et le chacun pour/chez soi, découvrait les grands espaces, la terre rouge, la saison sèche et la saison des pluies, les sourires et la spontanéité...
Le processus d' "assimilation" débuta véritablement le premier jour de classe, au contact des autres élèves. A 14 ans, qui veut être différent ? Je ne voulais pas être cette "étrangère", identifiée comme la "françeuse", le surnom que m'avait donné notre prof principal. J'entrepris alors de perdre cet accent français qui marquait ma "différence". C'était assez comique au départ, mais je tenais bon. Mois après mois j'intégrais presque religieusement dans mon vocabulaire ces codes de langages qui me faisaient défaut. Il me fallu bien une année pour commencer à me fondre dans la masse et gagner le droit d'être appelée simplement par mon nom.
Aujourd'hui j'ai perdu mon accent factice, mais comme Joséphine Baker, j'ai deux amours : mon pays et Paris !
Je porte :
Manteau, Snood et gilet H&M/ Robe Asos Curve/ Jean Primark/ Ballerines Repetto/ bracelet et B.O KONDWANI's Collection/ bague : pierre traditionnelle bamiléké (Cameroun)montée sur or par un artisan bijoutier local/sac Velvetine.