Biya et Sarkozy
Décidément, à chaque jour suffit sa peine. Je ne savais pas qu’il existait en France, des passeports provisoires. C’est la première fois qu’on voit ça dans le monde, la délivrance d’un passeport à points, si je puis dire. Or, un passeport ordinaire est valable 10 ans, 5 ans pour les mineurs, d’où mon étonnement. C’est dans cette tambouille mortelle qu’est tombé un Camerounais, Jean-Claude Bissa-Ekoman, naturalisé français car reconnu par son beau-père français, et expulsé manu militari vers le Cameroun. Ambiance.
C’est la Dépêche.fr qui, dans son édition du 15 janvier dernier, révèle ce cas incompréhensible. De nombreuses zones d’ombre subsistent. Entré en France en 2005 avec un passeport français valable un an, Jean-Claude Bissa-Ekoman n’a pu renouveler ce papier. Pourquoi ? Et pourtant, il déclare: “Je ne comprends pas. J’ai été reconnu comme français, j’ai été adopté par mon beau-père, je suis rentré sur le territoire avec un passeport délivré par l’état français. J’ai étudié et travaillé ici. Ma famille est ici, mon frère et ma mère ont des papiers français en règle.”
Est-il finalement une victime de la chasse aux chiffres engagée par l’homme de la Place Beauvau Claude Guéant ? Le ministre de l’Intérieur, devenu le porte parole actif du Front national (FN) n’est pas à son coup d’essai. Néanmoins, pour qu’un homme soit expulsé vers un pays donné, ce dernier donne son accord et par conséquent, le Cameroun est aussi complice de cette expulsion. Peut-on accepter qu’un citoyen français soit déporté dans son territoire ? Nous allons mener notre enquête auprès du Consulat du Cameroun à Paris où nous nous rendrons aujourd’hui car, ce cas est ubuesque. Il est aussi possible que ce soit le Consulat du Cameroun à Marseille qui ait traité ce dossier.
Arrêté probablement lors d’un contrôle d’identité, le sieur Jean-Claude Bissa-Ekoman était interné au centre de rétention de Cornebarrieu ( Haute-Garonne ) depuis plus de quarante jours. Le délai maximum de la rétention est de 45 jours d’après les modifications apportées en matière d’éloignement par la loi du 16 juin 2011 sur l’immigration. Cette situation inextricable pose le problème noir en France. Comment les médias n’ont-ils pas été au courant de cas inexplicable ? Raison de plus de fédérer les noirs au sein du MAF, l’association que nous vous avons présenté hier. Ainsi, les victimes pourront apporter leurs doléances auprès d’un interlocuteur fiable.