Il y a quelques mois, j’ai testé Vente exclusive, un site belge de vente par correspondance de produits à prix réduits, comme il en existe des tas. Le concept : une mise en vente à jour fixe d’un certain nombre de produits, souvent très limité, de grandes marques, à prix défiant toute concurrence.
Bon, ne rêvez pas, y’a pas de miracle.
Vous y trouverez genre un sac Delvaux à 1000 euros au lieu de 1600, ce qui reste totalement hors de portée pour la plupart des quidams dont je fais partie. Mais on peut y trouver aussi des produits plus abordables, comme des montres Esprit de collections plus anciennes, des sacs Calvin Klein relativement bon marché ou des bijoux.
Et c’est un bijou que je me suis offert sur Vente exclusive : une bague en argent et djamant, le djamant étant l’équivalent populaire du diamant, savoir une imitation en zirconium.
Mais elle était du plus bel effet, ma bague en djamant et argent, très jolie, très classe et en trois partie. Vraiment jolie. Le tout pour la modique somme de 90 euros + frais de port, tout de même hein. Et il s’agit là du prix réduit.
Pour 90 euros donc, j’espérais avoir de la qualité, ma bonne Dame.
Je commande ma bague, que je reçois quelques semaines plus tard. Y’a pas le feu au lac, et c’est bien renseigné sur le site, les objets partiront du dépôt à partir de telle ou telle date. Ma jolie bague est bien protégée dans son emballage, et la déception n’est pas de mise lorsque j’ouvre mon petit colis : elle me va à ravir. Faut dire que j’ai des mains sublimes, ce qui aide (je rigoooole, mais il est vrai que mes mains sont ce qu’il y a de moins moche en moi, je me les ferais bien greffer sur le visage, si ce n’était pas si peu pratique).
Je me la pète donc quelques jours avec ma nouvelle bague, faisant baver d’envie certaines personnes qui m’interrogent d’un « ce sont de vrais diamants ? », l’œil jaloux, la bouche tordue par la bave qui en dégouline.
Elle est du plus bel effet je vous dis.
Jusqu’à ce qu’un djamant se fasse la belle.
Tchu.
Ça, c’est pas cool, une bague à 90 euros à usage quasi unique, chuis pas d’accord. J’avais testé, avec une amie, un jour, la bague à usage vraiment unique : elle l’achète un jour, la met le lendemain, nous l’essayons à plusieurs, paf, elle est foutue. Mais c’était de la bague à quelques euros, même si ça ne justifie pas la piètre qualité. Mais là, 90 euros, de l’argent, des djamants, je dis non.
Et je l’écris à Vente exclusive, qui me propose une réparation, si j’ai l’obligeance de renvoyer ma bague.
J’ai l’obligeance.
Et je renvoie.
Par recommandé, même si ce n’est pas exigé, car j’ai moyennement confiance en la posss’ belch’, une fois.
Et puis j’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
J’attends.
Jusqu’à en avoir marre d’attendre.
Alors je m’enquiers de l’hospitalisation de ma bague : quel est le diagnostic ? le pronostic vital est-il engagé ? que disent les constantes ? faut-il opérer ? Docteur Mamour est-il prêt à intervenir d’urgence ?
Et la réponse de Vente exclusive me stupéfie de stupéfaction stupéfiante : « ben ma bonne Dame, on n’a pas votre bague ».
« Commeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeent, zavez pas reçu mon recommandé ? Pourtant il est pas reviendu, et un recommandé qui revient pas, ben c’est qu’il est arrivé, CQFD ».
« Si, on l’a probablement reçu, mais on l’a perdu, et ce n’est pas une blague belge. Donc on a perdu votre bague, heure du décès 23h04, toute réparation est impossible, le remplacement aussi, au revoir au revoir Miss Valente, merci d’être venue ».
De deux choses l’une, soit Vente exclusive est noyé sous les recommandés, genre 1000 par jour, ce qui justifie cette perte et laisse supposer que les réclamations vont bon train par là-bas, soit Vente exclusive fait super bien son travail et ne reçoit jamais de réclamation par recommandé, si ce n’est la mienne, et dans ce cas, avoir perdu un maigre petit recommandé, pourtant signé par un représentant officiel de la boîte, ben c’est tout de même étrangement étrange.
Je n’aurai droit à aucune explication, juste au remboursement de ma bague à jamais disparue dans le néant de Vente exclusive.
Conclusion : Vente exclusive, c’est exclusivement très beaucoup caca boudin.