Par Jean-Louis Fortin | Le Journal de Montréal
Le député conservateur de Beauce, Maxime Bernier, tourne
en dérision la volonté des militants libéraux de légaliser la marijuana
et estime que les contribuables jugent plus important que leur
gouvernement veille à la bonne marche de l'économie.
Il y est allé de ces observations en entrevue au Journal de Montréal, hier, à l'occasion du dépôt des recommandations de la Commission sur la réduction de la paperasse, dont il était le président.
«(La
légalisation) ce n'est pas une priorité de notre gouvernement. La
priorité de notre gouvernement, c'est de nous concentrer sur l'économie.
Voilà pourquoi ce rapport- là (sur la réduction de la paperasse) est
important pour nous», a-t-il affirmé.
«Si les libéraux jugent que
c'est une préoccupation pour les Canadiens, c'est bien, mais je pense
que la préoccupation des Canadiens, c'est la création d'emplois, c'est
la création de richesse», a lancé le ministre d'État à la Petite
Entreprise et au Tourisme.
Dans cette optique, le gouvernement
Harper mise beaucoup sur la «réduction de la paperasse». En d'autres
mots, il veut réduire les tracasseries administratives qui mettent des
bâtons dans les roues des entreprises.
Gaspillage
«Par
exemple, lorsqu'une entreprise communique avec Revenu Canada, des fois
elle n'a pas de réponse, des fois elle fait un deuxième appel et va
avoir une réponse différente. On veut s'assurer qu'à l'avenir, elle a
une réponse écrite à la question», a décrit Maxime Bernier.
La
commission présidée par le ministre d'État a fait le tour du pays,
depuis un an, pour trouver des solutions à ce gaspillage de temps et de
ressources.
«On a rencontré une entreprise qui fait de
l'aquaculture du saumon. Elle doit respecter les règlements de Pêches et
Océans Canada, de Revenu Canada, d'Environnement Canada et de
Transports Canada. Mais tous ces départements ne se parlent pas et lui
posent plusieurs fois les mêmes questions. C'est inutile, c'est de la
duplication», a-t-il illustré.
«Le temps que les entrepreneurs
mettent à remplir des formulaires, à remplir de la paperasse, il faut
couper ce temps-là. Et le temps, c'est de l'argent», a soutenu Maxime
Bernier.
En tout, la Commission a identifié 2300 irritants qui
affectent les entreprises, et fourni 90 recommandations en vue de régler
ces irritants.
30 milliards
«La Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante estime que le coût de conformité pour les
entreprises, pour se conformer à la réglementation fédérale, provinciale
et municipale, c'est 30 milliards de dollars par année», a dit Maxime
Bernier.
«Si on peut diminuer le coût de cette réglementation-
là, on aura atteint un grand succès, et les entreprises vont pouvoir se
concentrer sur ce qu'ils font de mieux, créer des emplois et créer de la
richesse au Canada», a avancé le ministre d'État.
Le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, promet un plan d'action pour répondre aux recommandations.
L'une
d'entre elles sera mise en application immédiatement, soit la règle du
«un pour un». Ainsi, chaque fois qu'Ottawa imposera une nouvelle
réglementation qui s'adresse aux entreprises, elle devra retirer un
fardeau administratif équivalent.
Cependant, aucun objectif clair de réduction des coûts des entreprises ne sera fixé.
Les
travaux de la commission ont coûté 3,5 millions aux contribuables, une
somme qui «valait la peine», selon Maxime Bernier, en tenant compte des
gains potentiels à réaliser dans le domaine économique.
source tvanouvelles.ca