La diffusion d'une vidéo promotionnelle montrant des étudiants en train
de boire de l'alcool a entraîné l'annulation d'un des plus gros partys de l'année, à l'Université de Montréal.
«Le contenu de la vidéo ne reflétait pas les valeurs de l'Université,
alors nous avons décidé d'interdire les activités où il y a
consommation d'alcool pour le moment», explique Flavie Côté,
porte-parole de l'Université de Montréal.
L'Université a aussi demandé un retrait temporaire du permis d'alcool
de la Fédération des Associations étudiantes du Campus de l'Université
de Montréal (FAÉCUM) auprès de la Régie des alcools, des courses et des
jeux.
Une vidéo controversée
Voilà maintenant plusieurs années que la FAÉCUM fait la promotion
de son carnaval d'hiver grâce à une vidéo. En quelques secondes, les
différentes associations étudiantes affichent leurs couleurs en vue des
compétitions et se lancent des défis.
Or, cette année, la vidéo mise en ligne le 10 janvier dernier
montrait des étudiants qui buvaient de l'alcool. Après seulement 24
heures de diffusion, la FAÉCUM a reçu un appel de la direction de
l'Université et s'est vue dans l'obligation de la retirer.
Alcool et «propos vulgaires»
«Il y a eu du dérapage, comme des étudiants qui buvaient de
l'alcool et aussi des propos vulgaires, indique Stéfanie Tougas,
secrétaire générale de la FAÉCUM. Mais, ce sont des extraits de quelques
secondes. On ne pensait pas que ça pourrait choquer.»
Ainsi, l'Université a décidé de reporter le «party du 2e étage», qui
était prévu jeudi pro-chain. Cette fête bisannuelle, une des plus
populaires de l'année, attire en moyenne 2 000 étudiants dans le
pavillon Jean-Brillant.
«Quand on l'a su, on a trouvé que c'était une réaction
disproportionnée. Notre but n'était pas de nuire à l'Université ou de
ternir la réputation des étudiants», poursuit Stéfanie Tougas.
Respect des «valeurs»
Pour le moment, aucune autre date n'a été choisie pour le party.
«Nous devrons d'abord avoir des garanties que les prochaines
activités respectent l'intégrité des participants et que l'encadrement
des événements est assuré, poursuit Flavie Côté. On sait que ces fêtes
sont importantes, mais les valeurs doivent d'abord être respectées.»
Par ailleurs, une autre activité du Carnaval a été touchée par cette
décision. La semaine dernière, une fête qui devait avoir lieu au campus
de Saint-Hyacinthe a finalement été tenue dans un bar. Hier, plusieurs
étudiants étaient déçus de la tournure des événements.
«C'est un party qui donne une vie de campus, croit l'étudiant Gabriel
Michaud. J'ai l'impression que l'Université a utilisé le prétexte de la
vidéo pour l'annuler. C'est abusif.»
party bien arrosés
En 2006, la diffusion de clichés pris lors d'un carnaval à
l'Université McGill avait fait la manchette. On y voyait des
étudiants s'adonner à du calage d'alcool et à des strip-teases à
l'intérieur même de l'Université.
En 2004, un étudiant de l'Université du Québec à Chicoutimi est
décédé après une soirée fort arrosée. Dany Tremblay, 19 ans, avait
tenté de boire 100 onces d'alcool en 100 minutes.
source, journal de montréal