C’est le témoignage émouvant que nous avons recueilli d’une archéologue, S.F., que le magazine de France 2, Envoyé Spécial, a floué. Du vrai journalisme de fosses septiques, sans déontologie, honneur ou respect, et d’une bassesse abyssale alliant mensonge, propagande et fourberie. Entre couardise et ridicule, que peut-on dire de plus ? Pour le compte de qui France Télévisions triture-t-il le trait en trappant des témoignages qui ne serviraient pas sa propagande ? En dessous, il y a un reportage “oublié” par Envoyé Spécial. Triturer le trait, mentir, faire de la propagande n’est pas du journalisme. Or, c’est un opposant syrien, Tarek, qui s’exprime dans ces vidéos, expliquant réellement ce qui s’est passé sur place mais, Envoyé Spécial l’a trappé en bidouillant tout, acceptant la version officielle pour ne pas parler des bandes armées, que dis-je, des terroristes qui sèment la vraie terreur en Syrie. Ambiance.
Tout d’abord, je ne suis nullement une pro-Assad, mais, partisane de la vérité. J’ai été sidérée, à la suite de l’émission spéciale dédiée à la mort du journaliste français Gilles Jacquier, diffusée hier sur France 2, dans Envoyé Spécial. Au-delà du traumatisme que peut susciter sa mort, l’instrumentaliser me choque au plus haut point.
Donc, j’ai été sollicitée par Envoyé Spécial, le dimanche au courant de l’après-midi. Je leur ai consacré mon jour de repos. Mon interlocuteur, Arnaud Muller, très intéressé par mon témoignage, m’a recontacté le lendemain. Il m’a proposé de venir sur le champ à Paris (je suis de Lyon). J’ai accepté car c’était pour moi l’occasion de dire vraiment ce qui se passait sur place, notamment avec les agissements des groupes armés, visiblement financés par l’étranger, et surtout, tenter de démontrer que le régime syrien n’a rien à voir dans le décès regrettable du journaliste Gilles Jacquier. Hélas, en regardant le reportage de France 2, j’ai constaté qu’il y avait de mon témoignage avait été saucissonné. Pourquoi ?
A Paris où je me suis rendue, je suis restée sur place de 17h30 à 21h. Ceci m’a obligé à passer la nuit. Plusieurs fois, lors de notre entretien, je leur ai dit que des groupes armés était derrière les tirs qui ont tué Gilles Jacquier car, ces derniers visaient en réalité les alaouites (pro-Assad) qui manifestaient ce jour-là parce qu’il y avait une délégation de journalistes de la chaîne américaine CNN et de la britannique BBC, à Homs. Les Français quant à eux sont venus à l’improviste (on l’a bien vu lors du reportage). J’ai été surprise d’entendre les salmigondis d’Arnaud Muller affirmant que la manifestation était organisée pour la délégation française, comme si, il se prenait pour le centre du monde.
Je leur ai dit que, Akrama est le seul quartier calme à Homs, le seul qui n’a jamais eu des problèmes car il est composé de sunnites, d’alaouites et de chrétiens. Les tirs des groupes armés visent al-Nuzha et al-Zahara , quartiers surtout alaouites. Lorsque les services de sécurité ont amené les journalistes dans ce quartier (Akrama), ils savaient qu’ils étaient un peu plus protégé qu’ailleurs. Un détail semble avoir échappé à beaucoup. Les agents de sécurité affectés à la garde de l’hôtel des observateurs de la Ligue arabe, n’étaient pas favorables à cette visite dans les “quartiers chauds”, compte tenu de l’heure, et proposaient d’y aller le lendemain.
Avant ma venue à Paris le lundi, dimanche, j’avais proposé à Arnaud Muller de contacter un ami syrien vivant à proximité du lieu du drame. C’est un sunnite et opposant du nom de Tarek, qui s’exprime dans les vidéos en dessous (mais qui se rallie au projet de Bashar al-Assad d’attendre 2014 et faire des élections pour éviter une catastrophe). Envoyé Spécial l’a contacté, interrogé et filmé pendant 45 mn. Or, ces images ont été utilisés à des fins inavouables, flouant de fait, le témoignage de Tarek. In fine, ma désapprobation vient du fait que, Envoyé Spécial a censuré notre intervention de façon éhontée, faisant témoigner des personnes qui déclamaient quelque chose qu’elles avaient appris par coeur.
En réalité, je suis outrée par le comportement de l’équipe d’Envoyé Spécial et le mépris de l’Etat français à l’encontre de la Syrie. Pourquoi l’autopsie de Gilles Jacquier n’a pas été fait dans les règles ? L’équipe de F2 est arrivée en Syrie avec des à-priori, des arrière-pensés, convaincue qu’elle allait être manipulée. Or, les autres équipes étrangères avaient bien suivie les instructions : logées au même endroit, transportées et guidées, etc. Hélas, l’équipe de France télévisions par méconnaissance sans doute, par mépris, peut-être, a voulu faire mieux que les autres.
Pour rappel, à leur arrivée à Damas, les médias français et néerlandais furent logés par les autorités dans des hôtels différents. Mais Gilles Jacquier les regroupa immédiatement au Fardos Tower Hotel. Or, le manager de cet établissement n’est autre que Roula Rikbi, la soeur de Bassma Kodmani, porte-parole du Conseil national (CNS) basé à… Paris. Cherchez l’erreur ! L’hôtel servirait de cache aux services secrets français.
Pour des besoins de sécurité, nous avons supprimé les vidéos….pour l’instant !
Commentaire d’un ami déçu de voir le foutage de gueule de France Télévisions reçu par l’archéologue:
J’ai bien regardé Envoyé Spécial. J’avais compris que tu apparaissais dans le reportage……????
En tout cas ils ont bien annoncé au début qu’ils avaient “enquêté” partout…mais au final, ils sont en fait très forts pour faire planer l’équivoque… ça m’a quand même fait marrer quand ils ont dit qu’ils ont du empêcher les télés locales de filmer (qui voulaient le faire les vilaines !) car ils craignaient que le corps ne soit “instrumentalisé”… le comble !
Bises