Enlever la graisse qui dégouline. Toutes les couches inutiles. Enlever le bruit qui ajoute au bruit. Le fracas de la grosse caisse. Les nappes de synthétiseurs. Les violons parfois. Le fatras électronique.
Enlever tout ce qui n’est pas nécessaire et écouter ce qui reste.
Garder la voix pour faire sonner le silence. Garder la guitare pour faire sonner la voix. Garder l’espace installé entre deux doigts qui pincent les cordes du bout des ongles.
Aimer tout ce qui reste et respirer un peu.
Écouter le bruit que fait une voix quand elle se déshabille. Le son d’une bouche nue qui traverse le noir. Écouter la respiration soulever les notes, les tenir à bout de bras, sur une hauteur fragile, à l’extrême bord de l’asphyxie.
Inspiration.
Voix. Guitare. Sur ses cheveux, une paire d’écouteurs.
Et le fil du micro branché dans le ciel.
Emmy Curl – Cayman Island
Vifs remerciements à Sophie qui cherche et trouve des musiques rares que vous retrouverez ici.