Je dois renouveler mon uniforme et en tant que chauffeur, non seulement je dois être bien habillé et présentable, mais je dois surtout me sentir confortable et à l'aise pendant mes nombreuses heures de conduite.
J'ai malheureusement pris du poids et avant de résoudre ce problème en particulier, ce qui pourrait encore prendre bien du temps étant donné les difficultés pour y arriver, je me suis dit que je pourrais commencer par me faciliter la vie en me procurant des vêtements adaptés à ma taille : des chemises et des pantalons.
On m'avait permis de rencontrer le responsable à neuf heures ce matin. J'aurais préféré dormir car les trois jours passés à Québec avec les élèves de l'école Antoine-Girouard avaient été foncièrement longues et éprouvantes pour le corps et l'esprit. Mais je voulais me débarrasser de cette corvée avant d'arriver chez moi.
Je me suis donc levé tôt ce matin et je ne l'ai pas regretté. La compagnie qui m'emploie m'autorise à me rendre dans n'importe quelle mercerie. J'achète ce que j'ai besoin et je ramène la facture au patron. En autant que la couleur de l'uniforme convienne et que le chauffeur soit heureux.
Ce n'est pas un problème. Au fil des années, Antonio Moreau s'est fait une excellente réputation depuis sa fondation en 1939 et il habille les techniciens ambulanciers de la province, entre autre.
J'ai aussi pu constater un éventail de chaussures de sécurité, des bottines et bottes de travail ainsi que des bottes d'hiver. Les prix sont élevés mais la qualité de ces produits en vaut largement la peine.
On peut aussi s'acheter des vestes de laine (avec fermeture-éclair), des cravates sécuritaire à « clips », celles qui s'accrochent à l'arrière du premier bouton de chemise et qu'on referme par une légère pression des doigts.
On évite ainsi des maux de cou désagréables causés par le tissus placé sous le col de chemise et qui se tord avec le temps. Les hommes savent bien de quoi je parle. Mais clipée, le problème est vite réglé.
De plus, si l'extrémité de la cravate venait à se prendre dans un engrenage quelconque quelque part dans le bloc moteur, elle serait automatiquement « déclipée » et éviterait ainsi d'étrangler son pauvre propriétaire.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé ce qu'il me fallait et à un prix plus que raisonnable. Je suis parti avec ma paire de gants noirs et une belle veste de laine noire également. Je crois bien que je ne gèlerai plus jamais au volant de mon autocar.
Le reste de ma commande sera prête vers la fin de la semaine en ce qui concerne les chemises blanches et les deux cravates noires. les deux pantalons gris et noirs le seront une semaine plus tard. En attendant, je dois user ceux que je possède déjà.
Mon ancien uniforme du temps de la compagnie Connaisseur dont les pantalons me coupent la respiration une fois attachés. J'ai demandé à l'employée du nettoyeur d'apporter une altération aux deux. La couturière pourra les agrandir par une couture située à l'arrière.
Je devrai payer plus cher mais ils sont encore en bon état. Je peux toujours les porter pour d'autres occasions, je verrai bien. Je devrai faire de la place dans le garde-robe de ma chambre et jeter des vieux vêtements. Des jeans qui datent de plusieurs années vont libérer l'espace que j'ai besoin.
Tout un défi à relever si je veux arriver à ce résultat
En attendant, je vais devoir prendre les mesures nécessaires pour perdre du poids. Ce sera sans aucun doute très difficile et ardu mais avec de la volonté et de la force de caractère, je peux y arriver. heureusement que ce n'est pas à moi de payer mon nouvel uniforme...