Mon fils Romain m'a fait decouvrir un très bel article, lu sur le site : jobhunting.fr
Il fait l'éloge de ceux qui choisissent de vivre leur passion pleinement, et cherchent à développer leur "talents" pour rester épanouis...
A méditer... pour ceux qui disent trop souvent " MOI, J'ai pas le choix !!!"
Le conseil que je donnerais à l'étudiant que j'étais, il y a 5 ans
Je suis diplômé d'une école de commerce régulièrement classée dans les 5 meilleures de France.
A la sortie d'école, j'étais persuadé que j'allais vivre mon métier comme une source d'épanouissement.
A l'inverse de milliers de gens qui traînent des pieds tous les matins en allant au bureau, je serai passionné par mon métier.
C'était le privilège de la "grande école".
Les 30 ans approchent et, sans même chercher à exagérer une insistante lassitude, je crois pouvoir affirmer que la plupart de nos avenirs prometteurs ont laissé place à de quelconques quotidiens.
Je travaille dans la finance, au hasard des sociétés auxquelles j'ai postulées à l'époque, de celles qui embauchaient.
C'est en parlant avec des stagiaires que ma tête a cogné contre la réalité.
J'ai relevé les yeux et j'ai soudain vu cinq ans derrière moi.
Cinq ans, c'est tout juste une mise en orbite.
Mais une fois en orbite, justement, on ne dévie pas de sa trajectoire aisément et le CV – surtout lorsqu'il est français – ne change pas beaucoup de direction.
Aujourd'hui, je perds mon temps à gagner ma vie, certes, mais je suis enviable, parce que je la gagne bien.
Une chasseuse de tête rencontrée cette semaine m'a fait comprendre que mon CV n'était pas assez robuste.
En somme, ces cinq ans qui m'emprisonnent déjà ne me protègent même pas, à ses yeux, d'une forme de précarité.
Elle a évoqué plusieurs postes identiques à celui que j'occupe, dans d'autres entreprises, toutes concurrentes les unes des autres : concentrée sur sa commission, elle oublie mon orientation.
Certains diront que je suis un enfant capricieux, qu'il y en a - beaucoup - qui ont des métiers plus pénibles.
Évidemment, ils auront raison.
Mais j'appartiens à une génération de cadres formés à s'investir pleinement en échange non pas d'un métier, mais d'une "mission" - terme employé sur les offres d'emplois.
Or, ces missions manquent profondément de sens.
Et comme des milliers de gens, j'échange métier absurde, avilissant et sans intérêt contre travail aux champs : pourvu qu'il y ait un sens.
La violente désillusion que je ressens aujourd'hui, c'est celle d'avoir reçu des messages plein d'enthousiasme de mes professeurs, de mes maîtres de stage, puis de mes employeurs et d'ouvrir ce matin les yeux sur la monotonie de ma vie.
Hyperactif il y a cinq ans, je n'ai même plus envie d'aller travailler aujourd'hui.
Pourquoi?
Il y a certainement plusieurs réponses.
Il y a les entreprises.
La plupart d'entre elles se vendent à outrance.
Nous sommes des milliers à avoir été accueilli par des sociétés "dynamiques" en entretien et léthargiques en réalité : le discours "corporate" n'est autre qu'une propagande en milieu restreint.
Pire, je suis accablé de constater que de nombreux parmi nous, au fil des mois, par crainte, ou peut-être parce qu'ils n'estiment pas qu'on doive aimer son travail, ont si bien ingéré ce discours qu'ils finissent par y croire eux-mêmes, et, en le régurgitant, à alimenter le mal-être des nouveaux assis à la table du secteur privé.
Mais il y a d'autres raisons. Le pays :
je travaille en France, ou peu importe le talent, il faut rester docile tant qu'on est jeune, et attendre patiemment les responsabilités.
Il y a les biais organisationnels : peu importe votre potentiel, ce qui intéresse le chef ce n'est pas - ou trop rarement - son équipe, mais sa propre carrière.
Il y a le secteur : la morale, en finance, est presque complètement absente.
Malgré les efforts de communication des grands groupes, nul doute qu'un salaire réduit de moitié engendrerait beaucoup moins de vocations.
C'est peut-être ici que j'ai mon - importante - part de tort :
je n'ai pas choisi la bonne voie, ce qui n'est pas le cas, heureusement, de tous les jeunes diplômés.
Pourtant, quel étudiant vous répond-il aujourd'hui avec certitude qu'il sait ce qu'il veut faire ?
La majorité des étudiants que je rencontre ou qui m'écrivent pour en savoir plus sur mon métier ne savent pas vers quoi ils s'orientent.
Mauvais choix : le ver est dans la pomme.
Il n'y a qu'un remède : prévenir ceux qui arrivent, tête baissée, en rêvant de CDI, de salaires vertigineux, de première classe et de responsabilités, qu'un charisme, une grande capacité d'adaptation, d'importantes aptitudes intellectuelles ou le multilinguisme sont d'inutiles compétences si l'on ne choisit pas la bonne direction.
Je n'ai donc qu'un conseil aux étudiants.
Foncez, oui, mais dans le bon sens.
L'essentiel, ce n'est pas d'être le premier, ni le mieux payé à la sortie de l'école.
L'essentiel, c'est d'être sur la bonne route.
Il ne sert à rien de garder cette idée dans un coin de la tête ; il faut la regarder en face.
Écouter les autres, mais se faire confiance à soi.
Comment ? Il suffit de faire ce qu'il vous plaît.
N'oubliez pas que ce qui n'est souvent qu'une vague envie peut se transformer en réalité concrète.
Oubliez la difficulté, faites ce qui vous chante !
Si vous aimez peindre, peignez !
Si vous aimez vendre, vendez!
Si vous aimez les maths, calculez!
Je crois qu'il n'y a, de toutes façons, qu'une façon d'arriver tout en haut de l'échelle : c'est de s'appuyer sur son envie.
Car, pour la gravir, il ne suffit pas de s'attaquer au premier bareau, il faut avoir l'énergie, une fois sur celui-ci, de mettre un pied sur le second bareau, puis sur le suivant.
Cette énergie, vous ne la puiserez qu'à la source de vos envies.
C'est ce que nous a dit en substance un jour, lors d'un déjeuner avec les jeunes employés de sa société, le patron de l'une des plus grandes sociétés de gestion de la planète.
A la question de savoir comment il était arrivé à ce poste, il avait répondu qu'il avait simplement, toujours fait un métier qui lui plaisait !
Je crois qu'il était sincère.
Un homme ne peut pas, de toutes façons, idéfiniment faire semblant d'aimer.
(*) Le nom de l'auteur a été changé pour conserver son anonymat.
Allez, au plaisir de vous lire... et merci filston !! longue vie dans ta passion...