J'aurais pu intituler ce billet "quand Elle magazine touche le fond ", mais au vu de la baisse de qualité croissante de la ligne éditoriale du magazine depuis environ deux ans, je me dis que le pire reste à venir...
Ce matin au réveil je me connecte sur Twitter et je découvre cet article au sujet duquel nombre des personnes que je suis d’indigent déjà :
Nathalie Dolivo l'auteure s'est mise en tête de décrypter la " tendance " (s'il en est) qu'elle qualifie de "Black fashion Power". Il s'agit des célébrités noires qui selon elles inspirent de plus en plus les marques qui en font leur égéries (Inna Modja citée dans l'intro est égérie de la marque Mizani, Nicki Minaj prête cette année son image à M.A.C Cosmetics et à OPI, Solange Knowles égérie Rimmel London vient d'être signée chez Next Model Managment et défilait la semaine dernière pour Alberta Ferretti et Rihanna représente Nivéa ainsi que Emporio Armani.), les créateurs qui les font défiler, ou même les magazines qui leur accordent leur Une.Tout cela inspire à la journaliste (?) un papier pour le moins emprunt de clichés et de lieux communs tellement éculés que l'on a du mal à croire que ce papier est daté du 13 janvier 2012.Pour Nathalie Dolivo, la raison pour laquelle ces célébrités noires intéressent désormais les sacro-saints médias blancs et autres nababs de la mode-tels Karl Lagerfeld qui s'est pris d'affection pour la chanteuse Janelle Monaé et son look smoking ajusté chemise à jabot et chignon banane-est que ceux qu'elle qualifie de de « black-geoisie » version 2012, a intégré " tous les codes blancs "...Et pour cause, ces célébrités ont eu "l’intelligence"-qui leur vaut les honneurs d'un papier sur Elle.fr-d'abandonner le look Street Wear qui leur collait jusqu'à présent à la peau (sans mauvais jeu de mots). Tout ceci grâce au couple Obama et plus particulièrement à Michelle Obama qui comme nous le savons tous a tout volé à Jackie O...Grâce à cette présidence noire, le "le chic est devenu une option plausible..."Nathalie en profite alors pour faire étalage de sa culture en nous gratifiant de quelques références stylistiques historiques : "Comme dans les années 30, le mouvement Cotton Club, les costumes de jazzmen et les robes charleston. Et dans les années 60, le combat pour les droits civiques, le black power, la classe ineffable et inégalée d’une Angela Davis ".Mais attention, ces célébrités ne copient pas littéralement les codes blancs. C'est bien connu (et confirmé par Olivier Cachin, es en population noire tous domaines confondus), ces populations ont toujours besoin de fun, donc le style est certes classique, mais " avec un twist, bourgeois avec une référence ethnique (un boubou en wax, un collier coquillage, une créole de rappeur…) qui rappelle les racines."Mais attention, nous sommes loin de la caricature, car le New York Times lui-même a affirmé dans un article consacré à la renaissance noire (késaco ?) que " ce retour au style constituait pour la communauté noire une source de dignité ".
Je ne vous cache pas que la rédaction de ce billet m'éprouve. Depuis presque deux ans je lis en couverture des plus grands magazines francophones des termes tels que "les filles Blacks", " la tendance Boubou " (petite définition du mot Boubou pour les néophytes et ceux que ça intéresse -parce qu'on ne va tout de même pas se prendre la tête à être précis pour parler de chiffons de minorités-...) j'en passe et des meilleurs, mais quand ça vire carrément au racisme là je dis STOP.
Récemment c'est le style de la chanteuse Rihanna qui a été le prétexte pris par une rédactrice du magazine néerlandais Jackie pour pondre à ses lecteurs un ramassis d'ORDURES sur les filles noires.Face à la réaction rendue publique du mastodonte Riri sur Twitter, le magazine n'a pas eu d'autre choix que de remercier la journaliste(?).Je n'en demande pas tant.Il fut une époque où les noirs n'existaient pas pour la presse. Nous nous y accommodions tant bien que mal. Certains à l'instar de Fashizblack Magazine, ont comme aux États-Unis ont pris le parti de créer leur propre magazine.
C'est également dans ce sens que j'ai créé le site Afrosomething.com, sans aucune animosité, sans esprit revanchard, uniquement que nous avons tous droits aussi bien lecteurs que professionnels( créateurs de mode, écrivains, chanteurs, acteurs etc.) à un peu de considération.
Aujourd'hui j'ai envie de dire à ces rédactrices/journalistes qui se lancent dans l'écriture de tels torchons, de grâce, ignorez-nous !Vous le faisiez très bien jusqu’à présent.Bonus : pour tous ceux qui pensent encore que les noirs on attendu le coupe OBAMA pour avoir du style, je vous conseil de visiter ce tumblr .