- Là où il n’y a rien, tout est possible.
Dès l’instant où un lieu s’habite d’une présence, sa part de vie grandit autant que ses possibilités se réduisent. Peut-être est-ce pour cela que Camus aimait autant l’impersonnalité des chambres d’hôtels, là où tout pouvait s’écrire.
- Le déséquilibre organisé, en premier lieu dans l’art, créé le beau. A partir de là, présenter le laid comme beau devient un problème mathématique.
- Deux des plus grands dangers modernes sont le divertissement et la norme ; et plus que tout l’opposition illusoire qui les unit.
Le premier, le divertissement, est en effet fondé sur une opposition au second, la norme, cela afin de rassurer la population – à ce niveau, il serait plus juste de parler de populace. En créant une anormalité illusoire, dérisoire même, le divertissement ne fait qu’appuyer l’idée de norme du commun des mortels, les enfonçant dans la passivité, les rendant simples spectateurs d’un théâtre au rabais, à la mise en scène bruyante et grossière.
Au lieu de produire de la différence (ce qui peut paraître paradoxal, puisque cette différence est justement son argument de vente), le divertissement produit de la norme, s’appuyant sur la peur fondamentale qui veut que Moi soit synonyme de Bien, et Autre de Danger. En différenciant la différence, il n’en ressort qu’une masse informe, normalisée et, pire que tout, normative.
- Le risque des lâches : le silence.
- Le christianisme est une religion de la métaphore par excellence. Au temps de sa rédaction, le monde n’avait plus les moyens de rendre le symbole physique ou tangible, uniquement de le suggérer. Les mythologies étaient mortes.
Les eaux qui s’ouvraient pour Moïse ne pouvaient plus que se deviner en pointillés, telles la nostalgie d’un temps reculé, et la mer Rouge perdre de sa superbe au profit d’un banal vin de noces qui ne tarit pas…
- Une démocratie qui refuse l’idée d’une manifestation populaire et renie la possibilité de remettre en cause l’équilibre des trois pouvoirs au profit de valeurs considérées comme séculaires, une démocratie pareille a un nom faussé.