Les choses sont ce qu’elles sont et il faut faire avec. Au moment où j’écris ces lignes, je suis seul à la maison sans téléphone ni voiture. Le téléphone fixe et ADSL, vous en connaissez les raisons (cf. billet précédent), pour le mobile, je n’en ai pas et on n’en vend pas sur l’île because pas de potentiel. Quant à la voiture, ma femme l’a emportée avec elle pour quatre jours sur le continent. Heureusement, j’ai un vélo.
S’il n’y avait que cela !
Mardi, au cours d’une promenade à vélo dans les environs, je suis accroché par la seule voiture rencontrée sur une heure de temps (!). Ça déjà, il faut le faire. Surpris par l’arrière, ma chute est inévitable avec pour résultat une belle bosse au crâne garnie d’une non moins belle entaille en zigzag de quatre centimètres.
Spectaculaire. Le sang bien rouge pisse mais les mouchoirs en papier arrêtent vite l’hémorragie. La conductrice âgée s’affole et veux me conduire chez un médecin. Je la rassure. Gaillard, je repars sur ma bécane vers la maison à quelques centaines de mètres de là. Tout à coup je m’aperçois que j’ai perdu mes lunettes dans l’aventure. Retour paniqué vers le lieu du drame. Imaginez la scène, moi à quatre pattes tâtonnant méthodiquement l’herbe du bas-côté. Un automobiliste s’arrête. En me voyant ensanglanté, il saute de stupeur et m’intime l’ordre formel et militaire de monter dans sa voiture pour me conduire à l’hosto (il y a un petit dispensaire à Palais). Je refuse car je dois retrouver mes lunettes et je ne veux pas abandonner ma bicyclette. Je le rassure. Il insiste, arguant du fait qu’il est secouriste et qu’il sait de quoi il parle. Je comprends et je le rassure une nouvelle fois et le remercie pour son aide. Incrédule, il s’en va. Mes lunettes sont là, intactes, au bord de la route mais de l’autre côté. Ouf !
Je rentre à la maison et je passe à la douche pour nettoyer la plaie que je ne vois pas puisqu’elle est à l’arrière. Je l’asperge de mercurochrome (incolore) puis je m’assieds, un peu groggy et perplexe. Je demande de l’aide ou je me démerde tout seul comme d’habitude ? Rappelez-vous : pas de téléphone, pas de voiture. Par prudence, je décide de demander l’aide de mes voisins. Ils me prennent en charge avec une humanité que je n’oublierai jamais. Vers vingt heures, je peux dire : plus de peur que de mal. Un grand merci, les voisins … que je ne connais que depuis trois jours.
La vieille dame est passée à la maison pour prendre de mes nouvelles. Elle avait préparé un petit mot gentil au cas où je ne serais pas là. C’est chouette.
Ce matin, je file à vélo chez Sam pour publier mon billet puis à Palais pour prendre le bateau pour Quiberon. Je vais acheter sans plus tarder un téléphone mobile. Ainsi je pourrai téléphoner à ma belle et la rassurer.