18 janvier, 150e anniversaire de la reconnaissance des apparitions de Lourdes

Publié le 18 janvier 2012 par Oratoirenotredamedefatima @nd_fatima

A l’occasion des 150 ans de la reconnaissance des apparitions de Notre Dame de Lourdes, le blog de l’Oratoire de Notre-Dame de Fatima vous propose de redécouvrir la magnifique histoire de Bernadette Soubirous.

Une enfance pieuse dans une famille pauvre

Bernarde-Marie Soubirous (Maria Bernada Sobirós) est née le 7 janvier 1844 à Lourdes. Elle est l’aînée d’une fratrie de neuf enfants dont cinq mourront en bas âge. Jusqu’à ses dix ans ses parents exploitent un moulin et finissent ruinés en des temps d’industrialisation massive. Bernadette connait la maladie, la faim et deviendra asthmatique des suites du choléra.

Tôt, son sentiment religieux est très fort, même si elle ignore à peu près tout du catéchisme. Elle affirmera : « [...] si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante ! »

À bout de ressources, les parents de Bernadette l’envoient chez sa marraine et tante, Bernarde Castérot, qui l’emploie comme servante.

En 1857, le père de Bernadette est accusé (apparemment à tort) du vol de deux sacs de farine. Il est envoyé en prison. La famille Soubirous est dans une période de détresse noire.

Comme à Fatima, c’est à des enfants pauvres au coeur pur que la Vierge décide de s’adresser.

Les apparitions

Bernadette témoigne de dix-huit apparitions de la Vierge entre le 11 février et le 16 juillet 1858 dans la petite grotte de Massabielle, renfoncement dans une paroi rocheuse le long du Gave de Pau, à proximité immédiate du bourg de Lourdes.

  1. Jeudi 11 février 1858. Avec sa sœur Marie, dite Toinette, et Jeanne Abadie, une amie, Bernadette se rend le long du Gave de Pau pour ramasser des os et du bois mort. Du fait de sa santé précaire, elle hésite à traverser le Gave, glacial, comme sa sœur et son amie. Elle est alors surprise par un bruit et un courant d’air, lève la tête vers la grotte de Massabielle : « J’aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied ». La dame l’invite à prier. Bernadette récite son chapelet, la dame lui fait signe d’approcher. Elle n’ose pas. La dame disparaît. Elle raconte son aventure aux deux filles, qui insistent pour savoir ce qui s’est passé, Toinette raconte tout à sa mère.
  2. Dimanche 14 février 1858. Ses parents interdisent à Bernadette de retourner à la grotte. Elle insiste, ils cèdent. Sur place, elle récite des chapelets et voit apparaître la dame. Elle lui jette de l’eau bénite. La dame sourit, incline la tête et disparaît.
  3. Jeudi 18 février 1858. Bernadette, sous la pression d’une dame de la bourgeoisie lourdaise, demande à la dame de lui écrire son nom. Celle-ci lui répond : « Ce n’est pas nécessaire ». Puis elle ajoute « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? » Les termes choisis et respectueux – y compris le vouvoiement – qu’emploie l’apparition pour parler à une pauvresse, étonnent fortement la dame de la bourgeoisie.
  4. Vendredi 19 février 1858. Bernadette vient à la grotte avec un cierge béni et allumé (ce qui est devenu, depuis, une coutume). La dame apparaît brièvement.
  5. Samedi 20 février 1858. La dame apprend une prière personnelle à Bernadette qui, à la fin de sa vision, est saisie d’une grande tristesse.
  6. Dimanche 21 février 1858. Une centaine de personnes accompagnent Bernadette. La dame se présente (à Bernadette seule) et le commissaire de police Jacomet l’interroge sur ce qu’elle a vu. Bernadette se contente de répéter :« aquerò » (cela)
  7. Mardi 23 février 1858. Accompagnée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la grotte où l’apparition lui révèle un secret « rien que pour elle ».
  8. Mercredi 24 février 1858. La dame transmet un message à Bernadette : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! »
  9. Jeudi 25 février 1858. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette explique que la dame lui demande de boire à la source : « Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. ». Bernadette racontera plus tard : « Je ne trouvais qu’un peu d’eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. ». La foule l’accuse d’être folle et elle répond : « C’est pour les pécheurs ».
  10. Samedi 27 février 1858. Huit cents personnes accompagnent Bernadette. L’apparition reste silencieuse, Bernadette boit l’eau.
  11. Dimanche 28 février 1858. Deux mille personnes assistent à l’extase de Bernadette qui prie, baise la terre, rampe sur les genoux. Le juge Ribes la menace de prison.
  12. Lundi 1er mars 1858. Mille cinq cents personnes accompagnent Bernadette, dont, pour la première fois, un prêtre. La même nuit, Catherine Latapie, une amie de Bernadette, se rend à la grotte et trempe son bras paralysé dans l’eau de la source : son bras et sa main retrouvent leur mobilité.
  13. Mardi 2 mars 1858. La foule est très importante. La dame demande à Bernadette : « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle ». L’abbé Dominique Peyramale, curé de Lourdes veut connaître le nom de la dame et exige en sus une preuve précise : il veut voir fleurir le rosier/églantier de la grotte en plein hiver.
  14. Mercredi 3 mars 1858. Trois mille personnes accompagnent Bernadette. La vision ne vient pas. Plus tard, Bernadette se sent appelée et retourne à la grotte où elle demande son nom à la Dame qui lui répond par un sourire. Le curé Peyramale insiste : « Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu’elle dise son nom et qu’elle fasse fleurir le rosier de la grotte »
  15. Jeudi 4 mars 1858. Environ huit mille personnes attendent un miracle à la grotte. La vision est silencieuse. Pendant vingt jours, Bernadette ne ressent plus l’invitation à se rendre à la grotte.
  16. Jeudi 25 mars 1858. L’apparition se montre à Bernadette et dit en gascon — la langue que parlait Bernadette —, levant les yeux au ciel et joignant ses mains : « Que soy era Immaculada councepciou ». Bernadette retient ces mots, qu’elle dit ne pas comprendre, et court les répéter au curé, qui est troublé : quatre ans plus tôt, le pape Pie IX a fait de l’« Immaculée Conception de Marie » un dogme et Bernadette dit ignorer qu’elle désigne la Vierge. Le rosier n’a toujours pas fleuri.
  17. Mercredi 7 avril 1858. Le docteur Douzous constate que la flamme du cierge que tient Bernadette pendant l’apparition lèche sa main sans la brûler.
  18. Jeudi 16 juillet 1858. C’est la dernière apparition. Une palissade interdit l’accès à la grotte. Bernadette franchit le Gave et voit la Vierge exactement comme si l’adolescente se trouvait devant la grotte.

La reconnaissance des miracles

Le 28 juillet 1858, soit douze jours seulement après la dernière apparition, Mgr Laurence, évêque de Tarbes, réunit une commission d’enquête destinée à établir le crédit que l’Église doit apporter aux affirmations de Bernadette Soubirous.

Cette commission est chargée de vérifier la validité des miracles annoncés, en recueillant des témoignages divers et les avis de scientifiques ou de gens d’Église. Elle est aussi chargée d’interroger Bernadette dont la sincérité semblera « incontestable » à l’évêque : « Qui n’admire, en l’approchant, la simplicité, la candeur, la modestie de cette enfant ? Elle ne parle que quand on l’interroge ; alors elle raconte tout sans affectation, avec une ingénuité touchante, et, aux nombreuses questions qu’on lui adresse, elle fait, sans hésiter, des réponses nettes, précises, pleines d’à propos, empreintes d’une forte conviction ». Le fait que la jeune fille répète des mots dits par la Vierge qu’elle ne pouvait pas connaître eu égard à son manque d’instruction, sera un argument décisif.

Entre-temps, la foule des pèlerins venant voir la grotte et y demander de l’aide à Marie ne cesse de croître, il vient des gens de toute l’Europe et de nouveaux témoignages de miracles s’accumulent.«  Si l’on doit juger l’arbre par ses fruits, nous pouvons dire que l’apparition racontée par la jeune fille est surnaturelle et divine ; car elle a produit des effets surnaturels et divins »

Quatre ans plus tard, le 18 janvier 1862, l’évêque rend son avis — favorable : « Nous jugeons que l’Immaculée Marie, Mère de Dieu, a réellement apparu à Bernadette Soubirous, le 11 février 1858 et les jours suivants, au nombre de dix-huit fois, dans la grotte de Massabielle, près de la ville de Lourdes ; que cette apparition revêt tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire certaine. Nous soumettons humblement notre jugement au Jugement du Souverain Pontife, qui est chargé de gouverner l’Église universelle ».