Entretien avec un employé du site MegaUpload fermé par le FBI
vendredi 27 janvier 2012 La rumeur court depuis quelques heures. MegaUpload a été fermé en raison de son projet de création d'un système de téléchargement gratuit et légal. Emmanuel Gadaix, employé de la société MegaUpload, a fait un discours au Sénat, la veille de la fermeture du site par le FBI. Ne s'étant pas exprimé depuis la fermeture de MegaUpload, il est revenu pour ZDNet.fr sur le projet d’offre légale MegaBox que préparait le site. Une telle initiative aurait bien pu gêner certains groupes d'intérêts.Aujourd'hui tous les employés de MegaUpload sont au chômage technique, les comptes en banque sont bloqués, les noms de domaine et les sociétés fermées. Le 11 janvier dernier, lors de son intervention devant la commission de la Culture, de l'Education et de la Communication du Sénat, Emmanuel Gadaix a évoqué le projet d’offre de contenu baptisé Megabox. Il a été proposé à Hadopi au Sénat la création d'une plateforme d'échange de contenu garantissant la rémunération des auteurs.
Megabox était pour la musique. Le projet en développement pour les films s'appelait Megamovies. MegaUpload était en discussion avec des sociétés dont une française pour lancer une offre de VoD. Megabox avait signé des accords avec nombre d'artistes. Un accord avait été conclu avec la plateforme de diffusion de manga Wakanim pour héberger et mettre à disposition l'ensemble des mangas sous licence. Un projet pour mettre en ligne des contenus d'enseignement numérique était également à l'étude.
" Il est clair que les maisons de disque et les studios se sentent menacés par tout modèle économique qui ne leur est pas favorable, résume Emmanuel Gadaix. Vous avez pu voir les réactions d'Universal lors du lancement de la MegaSong. Sans aucune justification légale, Universal a abusé du procédé du DMCA pour faire un "takedown" de notre vidéo sur YouTube. À la suite de cette affaire, Megaupload leur avait fait un procès, afin de faire la lumière sur cette histoire. Youtube a donné raison à Megaupload ".
Le lancement de Megabox était prévu pour l'anniversaire du fondateur de MegaUpload, le lendemain de son arrestation en Nouvelle-Zélande. Déjà testé depuis des mois, le service semblait 100% légal, associant des personnalités du monde de la musique comme Swiss Beatz. " Il est évident que ces initiatives dérangeaient certains groupes d'intérêts, et il est fort possible qu'ils aient usé de leur pouvoir de lobby pour faire pression sur les autorités ".
Aujourd'hui, MegaUploads n'a pas la possibilité technique de redémarrer le service. La plupart de ses serveurs sont sous scellés. La première priorité du groupe est officiellement de rétablir le service de partage de fichier afin de permettre l'accès aux données personnelles.
source: itrmanager.com