Magazine Journal intime

J’ai un problème…

Publié le 28 janvier 2012 par Anaïs Valente

Qui a dit « si tu pouvais n’en avoir qu’un », que je lui éclate la tronche à grands coups de … de chais pas quoi ?
J’ai un problème avec l’alcool.  
Je suis incapable de boire seule.  C’est génétique.  Ou anti-génétique.  C’est selon.
Vous allez me dire que c’est formidable de ne pas pouvoir boire seule.  
Je suis d’accord, c’est bien mieux que de boire seule, c’est clair.  Vu que statistiquement, je suis plus souvent seule qu’accompagnée, c’est mieux.  Tenez, ce week-end par exemple, les seules personnes à qui j’aurai parlé, outre le rat qui attend ma mort pour me dévorer, tel un berger allemand, c’est mon dentiste (qui m’a dit, entre « ouvrez, rincez, crachez, ouvrez plus grand, rincez, payez », « vous avez prévu quoi ce week-end ? toujours célibataire ? » - depuis qu’il m’a entendue à la radio, il se passionne pour ma carrière de célibataire-écrivain) et ma sœur qui m’a apporté du baume périmé de la mort qui tue pour gencives enflammées.  Ça fait peu.  Vous imaginez si, entre ces quelques moments de haute sociabilité je devais boire, ce serait dramatiquement dramatique.
Donc je ne bois qu’en société.  Entre amis.  Avec un mec.  En famille.
Jamais seule chez moi.  
Et mon problème, donc, c’est le cidre.
Chaque fois que je vais en France, genre en Normandie, en Baie-de-Somme, enfin par là-bas quoi, dans le haut à gauche, je bois du cidre, avec des moules bouchot.  C’est la tradition : cidre et moules bouchot (d’ailleurs, là, de suite, j’irais bien au Cap Gris Nez pour en dévorer, malgré mes dents d’octogénaire).
Et c’est tellement bon, tellement génial, ces moules et ce cidre, que je ne peux résister : j’achète du cidre.  Je rapporte du cidre en Gelbique.
Et je mets mon cidre dans mon frigo.
Puis je ne le bois jamais.  
Et, après quelques mois, je jette le cidre.
Là, par exemple, j’ai dans mon frigo un litre et demi de cidre rapporté en juillet dernier, de mon périple foireux en Baie-de-Somme (faudra que je vous raconte un jour cette expérience dénommé « j’ai testé la chambre de non-hôtes en Baie-de-Somme »).
Et, chaque fois que j’ouvre mon frigo, ce cidre me nargue.  Si, il me nargue.  Il veut être bu.  C’est fait pour ça non, du cidre, être bu ?  C’est le but ultime de son existence de pomme pressée, non ?
Mais rien à faire, je ne bois jamais seule.  J’ai bien tenté de le proposer à tout qui passait chez moi, alleye, une petite bolée de cidre ?  En vain.  Et puis, une fois en Gelbique, ben mon cidre, il a perdu tout son charme, ses embruns, ses relents de moules bouchot, alors il ne me tente plus, seul, perdu dans mon frigo.
Mais il me nargue.
Et moi, chaque fois, je me dis « demain, je le bois ».
Hier, j’ai même dit, dans un élan de bravoure « ce soir, je le bois ».
Mais je l’ai pas bu.
Promis, je prends rendez-vous chez un psy de toute urgence.
Et, promis, à la chandeleur, je fais des crêpes, et je le bois.  Qui veut venir pour une crêpe-cidre qui pétille plus très fort party chez moi ???
Alleye, une chtite photo de mon cidre et si vous êtes sages, je vous montre tout mon frigo de célibataire tout à l’heure, passionnant, captivant, thrillant…

Et puis une photo de Baie de Somme... vous comprendrez qu'entre là-bas, en chouette compagnie, avec des moules et des mouettes et mon frigo ici, toute seule, ben ce cidre ait perdu un tantinet de saveur, titchu.

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