La Hongrie défie les critiques de sa nouvelle législation sur la famille

Publié le 28 janvier 2012 par Hermas

SOURCE : New York, 27 janvier (C-FAM).- La Hongrie a promulgué une loi protégeant la famille traditionnelle, ce faisant elle a défié les critiques de sa nouvelle constitution, qui réprouvaient le fait que celle-ci mettrait un frein à l’avortement et l’homosexualité.

Lanouvelle législationdispose que la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, qui a pour objet d’élever des enfants, est une « communauté autonome… établie avant l’émergence du droit et de l’Etat » et que l’Etat se doit de la respecter pour une question de survie nationale ». Elle ajoute que « La vie embryonnaire et fœtale a droit à protection et respect à partir de la conception » et que l’Etat devrait promouvoir l’éducation des enfants dans « le milieu domestique ». Elle oblige les média à respecter le mariage et l’éducation des parents, et assigne aux parents plutôt qu’à l’Etat la responsabilité première de protéger les droits de l’enfant. La loi énumère les responsabilités des mineurs, qui incluent le respect et le soin de leurs parents âgés.

L’objet de cette loi est de « créer un environnement règlementaire prévisible et sûr pour la protection de la famille et la promotion du bien-être de la famille, et de mettre en œuvre la Loi Fondamentale », la nouvelle constitution du pays, entrée en vigueur le premier janvier dernier, et qui a été approuvée par une majorité de 262 voix contre 44.

La Loi Fondamentale a annulé la constitution hongroise datant de la période communiste. Leur démocratie date de la Révolution hongroise de 1956 et de la chute du régime communiste en 1990. La Hongrie aura été le dernier Etat d’Europe Centrale à promulguer une constitution post-communiste.

La Constitution appelle à protéger la vie dès la conception, et interdit la torture, la traite des personnes, l’eugénisme, et le clonage humain. Elle reconnaît le mariage qu’elle définit comme « l’union conjugale d’un homme et d’une femme ».

Amnesty International déclarait dans un article que la protection de la vie dès la conception pourrait « amoindrir les droits des femmes et des jeunes filles » qui sont « sauvegardés dans plusieurs traités signés et ratifiés par la République Hongroise, telles la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), le Pacte International des droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) et la Convention des droits de l’Enfants (CDR) ». Le groupe prétend que l’article définissant le mariage « pourrait ouvrir la voie à la mise en œuvre de législations interdisant explicitement le mariage homosexuel, ce qui est contraire aux standards internationaux et européens qui interdisent la discrimination… protégés par l’article 23 du PIDCP [Pacte international des droits civils et politiques]. »


Human Rights Watch a aussi invoqué les traités de l’ONU protégeant les droits de l’homme dans une lettre demandant au président hongrois d’ « amender la constitution pour assurer le respect des droits procréatifs des femmes ». Le Goliath des droits de l’homme a exprimé son inquiétude du fait que la clause de non-discrimination pour raison « de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation » ne contient aucune référence à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, qui seraient pourtant, selon eux, protégées par le Pacte.

Les experts en droit international ont rejeté les prétentions des groupements de protection des droits de l’homme et ont affirmé que la Hongrie a le droit de promulguer une constitution sans interférence. Ils soulignent qu’aucun traité de l’ONU ne fait mention de l’avortement, de l’orientation sexuelle, ou de l’identité de genre, et que l’Assemblée Générale de l’ONU n’a jamais accepté de telles redéfinitions.

Un juriste expert en droit européen, Roger Kiska, voit dans les nouvelles législations européennes une partie d’un mouvement grandissant parmi les Etats Européens qui consiste à repousser les réinterprétations et à protéger la vie humaine et la famille. L’ancien l’ambassadeur des Etats-Unis en Hongrie, Mark Palmer, affirme que l’expulsion de la Hongrie de l’Union Européenne, n’est plus, au jour d’aujourd’hui, impensable. Mais l’analyste hongroise Julia Lakatos a minimisé l’importance de cette controverse, en déclarant au CSMonitor « beaucoup de critiques étrangères sont exagérées. »