églises à vendre

Publié le 30 janvier 2012 par Moinillon

Podcast France Culture — une émission récente de 53 mn : franceculture.fr/emission-sur-les-docks-histoires-de-vies-34-eglise-a-vendre-2012-01-25 Documentaire de Jean Kergrist et Guillaume Bald.
En un mot comme en dix, tout cela est vraiment triste. Et on vient à préférer la destruction des églises désaffectées plutôt que de les voir transformées en clubs !

Un peu partout dans l’Hexagone, la presse locale ainsi qu’Internet, fourmillent  d’annonces d’églises à vendre. Tous les styles sont au rendez-vous : des églises en béton, style art déco, à charges des diocèses, car construites après 1905, aux églises romanes, datant parfois du XIe siècle… sans compter chapelles et prieurés. L’éventail des prix est aussi très variable : de 70 000 euros à environ 1 million.
Ce documentaire en Côtes d’Armor débute à Plounérin [voir en complément la vidéo ci-dessous], où le maire communiste [mais croyant !] vient d’organiser un référendum communal pour demander à ses administrés s’ils sont pour ou contre la rénovation de l’église du village, datant de 1887, qui menace de s’effondrer. À sa grande surprise, une large majorité des 421 votants s’est prononcée pour la rénovation, alors qu’aujourd’hui le recteur des lieux ne compte qu’une douzaine de pratiquants à la messe dominicale [le maire souligne que «politiquement», il aurait mieux valu décider la destruction, car l'État aurait réagi et aurait pris en charge les frais de rénovation... rusé ! Mais la rénovation choisie par referendum obligera à doubler les impôts].

Derrière la gare de Guingamp, la chapelle Sainte-Bernadette a été vendue par le diocèse à un professeur de collège, amateur d’art, qui compte y installer un centre culturel convivial rebaptisé « La Chapelle Ivre ». À l’énoncé de ce nom, quelque peu sacrilège, le vicaire général marque un instant de stupeur.
Ainsi, la désaffectation d’un lieu de culte, rendue inéluctable par la raréfaction des fidèles et des pasteurs autant que par le coût des rénovations nécessaires pour en assurer la sécurité, oblige à une mise à plat de la symbolique de l’église, telle qu’elle était perçue à une époque de grande chrétienté. Tout est à réinventer.