- Kweichow Moutai et Wuliangye sont respectivement classées n°4 et n°7 marques mondiales de luxe en valeur (World’s Most Valuable Luxury Brands 2012)
- Kweichow Moutai est cité au 5ème rang des cadeaux le plus faits par les riches chinois (avec Chanel et Apple) Top Ten Gifts for the Chinese Luxury Consumer 2012
Le prix d'une bouteille de Flying Moutai (leur best seller) est aujourd'hui d'environ 200 € - contre 4 € il y a dix ans - et certaines bouteilles peuvent être vendues plusieurs milliers d'euros. Nous assistons donc à une indéniable montée en gamme - d'un produit dont les quantités restent limitées (voir graphique), permettant ainsi aux marques en question d'atteindre des taux de marge nette compris entre 28 et 45%.
La polémique a été très bien résumée dans l'émission de télévision suivante - qui pose la question qui revient dans toute la presse: "le Moutai est-il un vecteur de corruption?".
Le Hurun report montre bien le rôle que le Moutai (comme toutes les marques de luxe) joue dans la tradition chinoise du cadeau mais la réaction a ce classement a été vive: un officiel de Shanghai (China Daily du 14 janvier) a même été jusqu'à proposer qu'on interdise de servir du Moutai dans les banquets officiels. Le Jing Daily cite la réaction officielle de la marque:
Nous retrouvons là deux des débats qui agitent actuellement la société chinoise et plus particulièrement sa classe dirigeante - dont l'objectif essentiel est de maintenir une forme d'harmonie sociale et donc de ne pas laisser les inégalités se développer trop:
- le luxe peut être consommé mais pas de manière (trop) ostentatoire
- la corruption doit être combattue activement
Il reste que Moutai et Wuliangye ont tous les ingrédients pour devenir de véritables marques de luxe (comme nos marques de Cognac ou de Champagne) - il leur manque, comme à toutes les marques de luxe chinoises, un élément essentiel: les compétences en luxury brand management (création d'un ADN de marque / recrutement de talents / stratégies de distribution...).