"Voici un texte qui alterne poésie douce et drôlerie franche. Par la voix d'une très vieille dame sur son lit de mort, et par celle de son arrière-petite fille, une jeune femme que la vie moderne bouscule, cinq générations parlent. Face aux duretés de la vie, face à la mort qui sème la zizanie, leurs histoires transmettent une gaieté indéfectible. Un premier roman, un récit court qui traverse le siècle, réussite rare de vigueur et de simplicité. " (Note éditeur)
Une très vieille dame sur son lit de mort, les dernières pensées que lui prête son arrière-petite-fille, l’auteur Fanny Saintenoy. Deux narratrices qui se racontent, l’une par devers l’autre, deux monologues qui s’entrecroisent, savant mélange de souvenirs, de rêveries imaginaires et d’interprétations. Et si cette approche à deux voix est touchante, je l’ai trouvée au fil du récit un brin asphyxiante, malgré le ton humoristique de certains passages.
La trame de ce roman oscille entre la vérité de l’une en train de mourir et la parole de l’autre en train de raconter son histoire, le ton souriant et l’énumération de souvenirs entraînent le lecteur vers une intimité parfois drôle, parfois triste. Pourtant, l’accumulation d’anecdotes du quotidien mises bout-à-bout dessert un peu le roman, à vouloir raconter trop de scènes concrètes, on arrive à certains passages à sombrer dans l'exercice de style. Autre point faible, Fanny Saintenoy parle certes beaucoup de sa famille et de son aïeule, mais elle parle aussi beaucoup d’elle-même et certaines parties (pages 91 à 94) frisent la caricature tant ils reflètent le parcours, les goûts, l’enfance, les passions, les tourments de l’auteur.
Ce n’est donc pas seulement le roman-hommage d’une femme à la vie bien remplie, c’est aussi par beaucoup d’aspects une autobiographie déguisée. Hormis cela, je dois reconnaître une facilité d’écriture, un jeu de style assez bien manié. Tant de drames vécus, tant de tristesse et de courage, beaucoup de familles peuvent se reconnaître dans ce récit. Et si j’ai noté de nombreux aspects structurels qui m’ont laissée hermétique, j’ai globalement bien aimé ces cinq générations de femmes aux parcours si différents.
Conclusion : Surprise de n’en lire que des critiques élogieuses, Juste avant reste un premier roman honorable avec des qualités d’écriture indéniables mais aussi quelques défauts « narcissiques » assez décevants. Ma note : 12/20.
Pour en savoir plus :
Paru chez Flammarion / Août 2011
119 pages
Ouvrage lu en partenariat avec Babelio, Merci à eux et à la maison
Flammarion.
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