Magasinage en 10 roues | Faits divers et judiciaire | Actualité | Le Journal de Montréal
Un col bleu de Montréal croyait avoir eu une bonne idée en
allant faire ses emplettes dans un magasin de vêtements avec un
camion-benne appartenant à la Ville. Il a plutôt été filmé en flagrant
délit par un citoyen et s’expose maintenant à des sanctions.
Les clients qui vont acheter des vêtements au magasin L’Aubainerie
Entrepôt de la rue Sherbrooke, à Pointe-aux-Trembles, s’y rendent
habituellement en voiture ou à pied.
Mais jeudi dernier, Stéphane Boucher, résidant du secteur, n’en
croyait pas ses yeux lorsqu’il a vu un col bleu débarquer d’une saleuse
aux couleurs de la Ville de Montréal pour entrer dans la boutique.
L’employé est entré vers 16 h 05 pour en ressortir une demi-heure plus tard, raconte-t-il au Journal.
« Les cheveux m’ont dressé sur la tête. L’employé et le véhicule sont
payés avec notre argent. Pendant ce temps-là, on se fait dire par le
maire que la Ville augmente les taxes de 3 % », déplore ce contribuable.
Stéphane Boucher a eu le réflexe de filmer la scène avec son téléphone intelligent.
Enquête
La vidéo, qui dure une trentaine de secondes, montre l’employé
municipal, vêtu d’une veste rouge et d’une casquette assortie, qui sort
du magasin de vêtements.
Un sac blanc à la main, il se dirige au pas de course vers son camion
garé dans une rue transversale, avant de quitter les lieux au volant du
poids lourd.
À l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, la situation est prise aux sérieux.
« Les responsables vont rencontrer les employés pour faire la lumière
sur cette histoire », promet Julie Favreau, porte-parole de
l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, en ajoutant
que ce genre de pratiques n’est « pas toléré » à la Ville de Montréal.
« Effectivement, on ne peut pas aller faire des courses sur son temps
de travail, même pendant une pause. Et même si c’était après les heures
de travail, c’est aussi interdit d’utiliser un véhicule de
l’arrondissement à des fins personnelles », dit-elle.
« Inacceptable »
La porte-parole dit avoir reçu l’assurance de Gaëtan Bégin, directeur
des travaux publics de l’arrondissement, qu’aucun col bleu n’avait été
mandaté pour acheter quelque chose dans ce commerce au moment où la
vidéo a été filmée.
L’hypothèse qu’il s’agisse d’un travailleur affilié à un autre arrondissement n’est pas non plus écartée, dit-elle.
Michel Parent, président du syndicat des cols bleus, s’insurge aussi contre la situation.
« C’est inacceptable et intolérable. Jamais on ne va défendre des gestes semblables », assure-t-il.
Selon lui, la plupart des cols bleus sont honnêtes. Il compare un
individu qui irait magasiner avec un camion de la Ville à « une pomme
pourrie dans un tas de belles pommes ».
Selon Michel Parent, il y a une très bonne collaboration entre la
Ville et les autorités syndicales pour identifier et punir ceux qui
« abusent du système ».
source ; journaldemontreal.com