La minute blonde : « Je fais ce que je veux… avec mes cheveux »

Publié le 07 mars 2008 par Anaïs Valente

Quand on a une tignasse comme la mienne, on ne fait pas ce qu’on veut avec ses cheveux, justement !
J’ai la mèche rebelle.  « Comme toi », diront les petits mesquins.  
Je rêvais d’une tignasse hyper lisse, hyper blonde, j’ai hérité d’une tête brunasse à cheveux qui rebiquent dans tous les sens.  Mes cheveux, c’est comme des chevaux sauvages, plus je tente de les domestiquer, plus ils tentent de s’évader.
J’ai eu ma phase « envie de boucles ».  Souvenez-vous.  Ça devait être à la fin des années 80, vers la fin.  Du temps où la mode était aux mini-vagues, sortes de permanentes toutes douces.  Tellement douces que sur les cheveux lisses, ça tenait 14 heures à tout casser.  Mais moi j’avais la chance d’avoir le cheveu bien épais bien touffu.  
Donc, l’année de mes 16 ans, je m’offre des boucles.  Je repère une coiffure fabuleuse dans un catalogue : une superbe brune aux yeux bleus et cheveux mi-longs un tantinet dégradés et bouclés.  Je fantasme comme une malade sur mon futur nouveau look.  J’avais omis un léger petit détail : je ne suis pas superbe, je ne suis pas dotée d’yeux océans (les miens sont couleur caca, du genre à lancer facilement des éclairs, j’adore), et mes cheveux ne sont pas mi-longs.  Les coiffeurs devraient avoir une obligation de résultats.  Soit ils fournissent un service identique à la photo, soit on leur fout un procès sur le dos.  Je vous assure qu’on serait toutes superbement coiffées…  
Bref, je subis une mini-vague.  
Le pire quand on est myope ascendant binoclarde, c’est qu’on ne voit le résultat que tout à la fin, quand le mal est fait et qu’on a l’autorisation de remettre ses lunettes.  Tadam tadam.  Aaaaaaaaaaaaaaaaargh.  C’est moi cette bonne femme sosie des Vamps ?  J’ai demandé un look romantico-bouclée, pas un look romantico-mémée.
Le pire, ce fut le lundi suivant, à l’école.  Les regards lourds de sens.  Les rires sous cape.  Oui, vous qui étiez at school avec moi et qui lisez ce blog, je vous ai entendus dire « elle a fait une permanente l’Anaïs, ben bonjour le résultat ».  Et je vais vous le dire.  Il est temps de régler nos comptes une bonne fois pour toutes : c’était pas une permanente, c’était une mini-vague, pigé ?
Quelques années plus tard, je décide de retenter l’expérience (l’adage « faut être pris pour être appris » ne m’ayant pas suffi, grande folle que je suis).  Je commence un nouveau job à la capitale, je le déteste, ça me déprime, me faut une nouvelle tête.  Je décide de claquer tout mon premier mois de salaire : fringues, godasses, cadeaux et … m’offrir une nouvelle tête.  Je veux des chiennes.  Ça m’a pris le matin même, comme la chite au veau.  A l’époque, c’est mode, les chiennes.  Je ne veux plus retourner chez ma coiffeuse Vamp.  J’entre dans le premier salon que je trouve, qui m’a l’air sympa.  Je demande une coupe courte avec des chiennes.   A peine assise, je regrette.  Je veux m’enfuir en courant.  Pitié, laissez moi partir.  La tête du coiffeur ne me revient pas.  Je sens qu’il a en lui un talent comico-créatif qui ne va pas me réussir.  A l’époque j’ai des lentilles.  Je détecte donc l’ampleur du désastre dès le premier coup de ciseau.  Le brushing choucroute sonne le glas de ma tête glamourissime-chiennée.  Me voilà transformée en Mireille Mathieu.  Je sors de là en larmes.  Bon j’admets que j’étais dans une phase d’hypersensibilité avec ce job puant.  Je suis rentrée pleurer chez ma mère et me plonger la tête dans une bassine d’eau pour limiter les dégâts.
Depuis lors j’ai tenté les mèches blondes, le henné, l’asymétrique, le court, le long, le chignon, le carré censé être lisse, le carré sauvage, le dégradé et même le « je coupe moi-même et basta »…avec plus ou moins de succès.
Dernièrement, j’ai définitivement opté pour les cheveux courts rebelles.  Ils sont contents mes cheveux, ils font ce qu’ils veulent et ça m’arrange, on vit enfin en paix, eux et moi.
Quand je pense que certaines, et surtout certains (suivez mon regard) n’ont pas de problème de tifs, ça me tue.
Blonde ! (dans mes rêves les plus fous). 

Illu de Galourde

 Au fait... Votez pour moi au Festival de Romans