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On a souvent tendance à juger sur l’apparence :
Des cheveux rouges, aaaargh une rebelle attardée.
Une peau bazanée, aaaargh un terroriste en puissance.
Un accent efféminé, aaaargh un homoxexuel qui s’ignore.
Des lunettes, aaaaaargh une intello de service.
Un accent russe, aaaaargh la mafia débarque.
Et j’en passe.
Alors quand je me suis présentée devant ce passage pour piétons, et que j’ai vu une Mercedes rouge qui laissait passer quelqu’un, j’ai avancé en confiance.
La Mercedes, c’est pour moi le signe extérieur de richesse par excellence. Je sais, y’a pire, la Ferrari, la Porsch, les 4x4 tellement à la mode et tellement pollueurs (cf ce billet). J’en peux rien, j’ai jamais aimé cette marque, avec son petit logo bien voyant.
Donc j’ai eu confiance, une Mercedes toute neuve, toute rouge, toute brillante, qui laisse passer un piéton. Confiance confiance.
Donc j’ai suivi le mouvement, et j’ai entamé la traversée.
Mal m’en a pris. Cette voiture bien sympathique a démarré en trombe, faisant au passage voler ma chevelure féline sous le courant d’air inoppiné (imaginez le romantisme de la scène).
J’ai été scotchée par la violence du démarrage de cette Mercedes rouge (j’insiste bien sur la couleur, passque des Mercedes rouges, y’en n’a pas des masses, alors si vous en avez une, si vous connaissez quelqu’un qui en a une, tremblez, c’est peut-être vous dont je parle, tremblez, oh conducteur/trice de Mercedes rouge).
Mais j’ai eu le temps de jeter un œil à l’intérieur.
Et vous savez ce que j’ai vu ? Pas la mafia russe, pas un terroriste potentiel, pas un homo… Non.
Une blonde.
Une pétasse blonde. J’ose le dire, une pétasse. Je n’ai pas pour habitude d’employer des gros mos (du moins sur ce blog, car dans la real life, vous n’imaginez pas comme je suis grossière quelquefois), mais là, elle le vaut bien, cette pétasse.
Une pétasse blonde enfarinée de fond de teint. Une fausse blonde. Je me demande même si elle n’avait pas des lunettes de soleil (il était 18 heures, il faisait noir, mais c’est juste pour avoir LE genre).
Et à côté d’elle : un gaminou. Tout bien peigné. A lunettes. En costume cravate. Je vous le jure, il était en costume cravate, le gaminou à sa maman pétasse blonde.
Et tous les deux, ils ont failli m’écraser sans s’en rendre compte.
Car ils ne m’ont même pas jeté une œillade. J’aurais pu valser en l’air et me vider de mon sang sur le bitume, ils ne l’auraient pas soupçonné (comment ça j’exagère, si je vous le dis c’est que c’est vrai d’abord).
Je vous le disais, l’habit ne fait pas le moine. L’irrespect est partout, même chez les pétasses blondes mères de gaminou et conduisant des Mercedes rouges. Na.
Photo d’Oli