La Pop-Pouffe de février

Publié le 03 février 2012 par Vinsh

Oui, je sais, y'a Nicki Minaj, encore. T'as qu'à te dire que c'est pas que je radote, mais plutôt que j'ai de la suite dans les idées. Mes enfants, l'heure est grave. Queen Mum is back. On ne sait pas encore si ce retour sera une réussite, mais il fait déjà du bruit. Comme souvent, il est un peu ridicule de parler de come back pour une artiste dont les derniers singles de l'album Hard Candy étaient encore envoyés en radio il y a à peine trois ans, et dont le dernier best of remonte à à peine deux ans. Mais c'est comme ça, le temps file de plus en plus vite, et le paysage musical mainstream semble bien avoir été envahi, depuis 2008, par une armada de pouffes peinturlurées dont je me fais une joie de te parler ici chaque mois, et dont une minorité très visible squatte la sphère médiatique avec l'assiduité de blogueurs lifestyle à un open bar de soirée e-influenceurs.
Bon, et donc, le nouveau Madoche ? La chanson, Give Me All Your Luvin', est un peu nulle, je dois dire. C'est un son différent des incursions dance qu'elle s'est offertes jusqu'à présent, et ce sera peut-être même rafraîchissant aux Etats-Unis, où Martin Solveig n'est pas très connu, mais de ce côté-ci de l'Atlantique, on est bien obligés de reconnaître la "patte" du DJ français, certes moins galvaudée que celle de David Guetta, qui a plus de featurings et de collaborations prestigieuses à son actif qu'une pute de la rue Saint Denis n'a de clients, mais pas méga innovant non plus. Tu me diras, à l'époque de Music, ceux qui écoutaient Mirwais avant n'avaient pas non plus dû être subjugués par les nouveaux sons de Madge. Mais 1) Martin Solveig est quand même un DJ grand public en France et dans certains pays européens (elle n'est pas allée le chercher dans d'obscurs milieux musicaux underground, quoi) et 2) musicalement c'est sympa mais c'est comme du Martin Solveig, quoi. C'est pas désagréable mais pas inoubliable non plus.
Reste le clip, qui commence sur une citation d'un joueur de football américain (tu sais, ce sport de brutasse qui ressemble au rugby mais avec des casques de hockey, et qu'on voit dans tous les teen-movies et séries US qui se passent au lycée) (à moins que ce ne soit un joueur américain de foot normal) (ce n'est pas clair). Un certain Kevin Hartwyk, qui déclara apparemment un jour : «Les fans peuvent te rendre célèbre, un contrat peut te rendre riche, la presse peut faire de toi une superstar, mais seul l'amour peut faire de toi un joueur.» (je cherche l'histoire de cette citation, voire des infos supplémentaires sur ce Kevin - avec qui elle a forcément dû coucher, ou quelque chose d'approchant - mais le ouèbe est assez silencieux au sujet de ce monsieur). 
Bref, cette citation, cette ambiance, cette foule qui scande en fond sonore, ces hommes casqués qui protègent la diva... tout cela fleure bon le Super Bowl, ce qui est une manière amusante de faire un clin d'oeil à l'effervescence médiatique qui entoure son grand retour sur scène, prévu ce dimanche en priant pour ne pas se vautrer à la manière d'une Janet Jackson ou d'une Christina Aguilera (deux carrières toujours pas vraiment remises depuis les incidents concernés). Ce qui est dommage, c'est que du coup, dès lundi, à moins que son intervention à la mi-temps du Super Bowl soit cultissime, le clip sera un peu périmé.

Le dernier Madonna ? Attends, mais c'est so week-end dernier, quoi.


Concernant l'esthétique générale, je trouve le résultat assez réussi, notamment la partie dans le bar (merci le placement de produit Smirnoff), avec les mecs qui servent de pieds de tables, les spots lumineux en forme de casques, la perruque qui rappelle irrésistiblement le look de la Ciccone dans le tournant des années 80 (et qui lui permet, au passage, de rappeler s'il en était besoin qu'elle s'entretient, la bougresse). Sinon, la cuisse reste ferme, les tenues affriolantes demeurent à peu près convaincantes (ce n'est pas pire que dans certains des derniers clips de Britney, qui a quand même presque vingt-cinq ans de moins au compteur), le soutif léopard et le brushing ne sont pas catastrophiques : bref, alors qu'elle pourrait ressembler à une cougar défraîchie sur le retour (ce qui semblait le plus à craindre dans cette histoire), Madonna reste une ambassadrice pop tout à fait convenable, pro et pas dégueu' à regarder. Ce n'est certes pas le vent de fraîcheur et d'originalité que Lady Gaga semblait avoir insufflé à la pop en 2008-2009, mais ça va quand même faire le job dans les charts. Nicki Minaj et M.I.A (même si cette dernière ne sert à rien sur ce clip et qu'on espère qu'elle s'est rattrapée sur B-Day Song, l'autre chanson du futur album sur lequel elle aurait apparemment posé sa voix) sont également, adoubées par la reine de la pop, près de dix ans après Britney et X-tina, à qui ça n'a pas toujours porté chance depuis. N'empêche qu'elle n'a pas convoqué une Katy Pourrie ou une Rihanna (trop usées ?), alors qu'elles auraient probablement été open foufoune sur ce coup-là. On surveillera donc les destins de Nicki Minaj et de M.I.A dans les mois à venir pour voir si Louise (comme aime l'appeler Lara Fabian) (nue) a eu du flair. Actuellement, ce ne sont pas des figures émergentes, mais pas non plus des mégastars omniprésentes et adulées par une solide base de fans même quand à l'évidence elles se vautrent. Le deviendront-elles ? 
Reste que tout ça me donne quand même assez envie de découvrir, dans quelques semaines, M.D.N.A, le nouvel album pour lequel elle semble tout de même plus en verve, plus motivée et plus en forme que sur Hard Candy, et dont le tracklisting (encore une fois plein de sous-entendus à première vue, quand ça ne ressemble pas purement et simplement à des titres de films porno) a aussi été dévoilé : 
Girls Gone Wild
Gang Bang
I'm Addicted
Some Girls
I Don't Give A
Turn Up The Radio
Give Me All Your Luvin'
B-day Song
Superstar
I'm A Sinner
Masterpiece
Falling Free
Love Spent
I Fucked Up
Beautiful Killer
Aaaaaah, sacrée Madoche ! Tu me dirais que tu es actionnaire chez Falcon Studios que ça ne m'étonnerait même pas, tiens.