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Une fois dit un dernier « je t’aime »
Puis fermé la porte
Tu avances baluchon à l’épaule
Toutes lumières éteintes
Pour ne réveiller personne
*
Tu rames sur ton esquif de fortune
Yeux fixés sur tes étoiles taquines
Rien n’est moins sur que l’horizon lointain
Où tes rêves t’embarquaient en tes heures perdues
*
Chaque jour tu regardes ton sillage
Observe les morceaux de bois
Laissés comme seules preuves de ton passage
En vains débris sur les écueils
Ta voile fantomatique hissée
Au grand mât de misère
Flotte dans l’univers vide
Tu cherches en vain le phare
Puis la côte
Enfin le port
Où des bras saisiront tes amarres
*
Chaque jour qui passe
Alourdit ton voyage
Malles pesantes à chaque bras
Contre vents et tempêtes
Tu cherches à garder la mémoire
La voilà qui flanche
Te trahit
S’enfuit à tire d’aile
Manosque, 14 décembre 2011
© Xavier Lainé, décembre 2011
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