Adieu métro

Publié le 03 février 2012 par Sophie007

“Pas question de prendre la voiture pour un oui ou pour un non, je ne quitte pas Paris pour me retrouver en pleine brousse”, disiez-vous lorsque vous avez eu confirmation de la mutation de votre conjoint en Provence. Mais après quelques mois de recherches du logement idéal, vous avez aussi conclu que pas question non plus de vivre dans les mêmes conditions qu’à Paris (bruit, problèmes de stationnement, étages à grimper, insalubrité, etc). Cela aurait été dommage. Bref, vous avez finalement fait comme la plupart des familles : renoncer à vivre en plein coeur du centre-ville et préférer une petite maison avec jardin. Le seul hic est que du coup, comme il n’y a pas de métro et que le bus passe grosso modo quand il en a envie, non seulement vous ne faites plus rien à pied, mais en plus il vous faut une deuxième voiture pour trimballer la tribu à l’école, au tennis, au piano ou que sais-je, faire vos courses ou -comble de l’ironie- aller faire du sport. Vous ne faites plus non plus de mots fléchés, et encore moins de sudokus. Cela fait des siècles que vous n’avez pas acheté de kiwis vendus à la sauvette. Vous ne vous attardez plus devant des groupes de musiciens péruviens. Vous êtes largués sur les grandes expositions parisiennes et même sur les nouveaux films à l’affiche. Vous n’avez plus à monter ou à descendre des centaines de marches par jour alors que vos jambes les réclament encore. Et enfin, vous avez dû abandonner ce petit jeu juvénile aussi stupide que grisant et inavouable : attraper le dernier strapontin disponible. Bonne nouvelle : vous savez intérieurement que si aujourd’hui vous trouvez tant d’avantages au métro, c’est peut-être parce que … vous le ne prenez plus ?