Fausse peinture coûteuse

Publié le 08 février 2012 par Cheaplabel
La peinture «Chien chantant rose» est un faux, imitant le style de l’artiste Keith Haring. Ci-haut, une reproduction de l’oeuvre «Double Restrospect» de l’artiste, recréée en puzzle de 32 256 pièces.

Gare aux mirages

Pour le spécialiste etexpert-conseil en oeuvres d’art Alain Lacoursière, lorsqu’une affaire semble trop bonne pour être vraie, c’est souvent le cas.
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Une conseillère financière poursuit un groupe d’individus, alléguant qu’ils lui ont vendu à186 000 $ une œuvre d’art en lui promettant qu’elle pourrait le revendre quatre fois plus cher. C’était, en fait, un faux.
Roxanne Cléroux pensait faire une bonne affaire quand elle a acheté une peinture de l’artiste américain Keith Haring dans l’espoir de réaliser de gros profits.
Les vendeurs, dont l’un était son propre mentor, se présentaient comme des experts spécialisés dans le commerce d’œuvres d’arts.
La peinture acrylique de 182 cm sur 92 cm, intitulée « chien chantant rose», valait «au moins» 750 000 $ selon l’évaluation présentée par le groupe, indique la poursuite déposée hier au palais de justice de Montréal.


Keith Haring Artiste américain

Le document de Cour vise cinq individus: Jean-Pierre Bénard, Claude Sabourin, Réal Girard, Daniel Bélanger et Jacques Rivest.
Elle leur réclame près de 900 000 $ en divers dommages et intérêts.
Les défendeurs lui auraient garanti qu’ils pourraient « de manière imminente » revendre le tableau sur le marché international moyennant une commission de 40%.
Elle perd l’argent et la peinture
Après avoir versé 35 000 $ en dépôt, la conseillère financière allègue avoir accepté de contracter un prêt de
150 000 $ auprès des défendeurs pour acquérir la peinture, laissant un portefeuille d’actions en garantie.
Sauf que la peinture s’est avérée être un faux avec une valeur nulle. Comble de malheur, un jugement a ordonné que Mme Cléroux rembourse le prêt, lui faisant perdre ses actions, vendues à perte et à ses frais.
Comme si ce n’était pas assez, M. Sabourin a revendiqué la propriété du tableau, alléguant que la vente avait été faite à son insu.
En attendant le jugement, l’œuvre a été saisie, indique la poursuite.
Un stratagème «orchestré»
Daniel Bélanger était le mentor et le directeur de formation de la conseillère financière de 1986 à 1988, est-il mentionné dans ce document judiciaire.
Vingt ans plus tard, il reprend contact avec Mme Cléroux, se présentant comme faisant partie d’un groupe réalisant des « profits substantiels » en revendant ses acquisitions sur le marché international.
Selon lui, les œuvres de Keith Haring, une figure importante du mouvement « pop art », représentait une opportunité de réaliser des profits « très intéressants ».
De 2006 à 2007, « suite aux pressions de M. Bélanger », Mme Cléroux accepte de participer à deux projets de vente de tableaux, pour des montants de 6000 et 20 000$.
Ils proposent alors à la femme d’acheter le « Chien chantant rose », qualifiée de « plus belle œuvre du lot ».
Réticente au départ, la femme accepte néanmoins de contracter le prêt, avec les conséquences désastreuses qu’elle affirme avoir subi par la suite.
De tristes conséquences
Depuis les événements, la conseillère financière évalue ses pertes monétaires à 480 000 $.
Elle indique que « sa réputation et sa dignité furent sérieusement atteintes » auprès entres autres de sa famille, ses collègues et ses clients.
« À cette période, (Mme Cléroux) souffre d’une dépression nerveuse et d’anxiété sévère (...) et n’a aucun avocat pour la conseiller », précise la poursuite, ajoutant que depuis, ses problèmes de santé « ont été aggravés ».
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