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Tu joues à j’te prends j’te laisse
Epingles les cœurs sur ton agenda
Cultives ton mystère derrière tes volets clos
Tu rêves d’amour idéal
T’éblouis d’allures masculines
Puises entre les mots les malaises du siècle
Te penches avec délice sur la misère des trottoirs
Tu es une belle âme
Tu frémis de ce que le monde expulse
Suis avec empathie tous les cortèges humanitaires
Puis tu rentres chez toi
Suivre des yeux les comètes qui te serrent le cœur
*
Ainsi vont tes amours
Qu’ils brillent un jour
Puis s’éteignent toujours
Doux caprices partagés un instant
Sans nulle aspérité où s’accrocher vraiment
Celui qui voudrait te conquérir
Doit s’habituer à plonger dans le vide
Faute d’une prise où déguster tes appâts
*
Ainsi vont femmes et hommes
En ces lieux de bitume et d’amertume
Au vide de l’existence
S’allie le désert des amours
Ephémères « je t’aime »
Lancés entre deux étoiles
Aussi vite éteintes qu’allumées
Manosque, 15 décembre 2011
© Xavier Lainé, décembre 2011
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