Concert gratos de La Vida Boheme dimanche après-midi. Partants?
Direction Las Mercedes. Quartier pour les nuits. Une rue avec des restos. Une autre avec des bars. Au croisement, une place. Ce jour-là, avec des barrières, des vigiles, des policiers par dizaines. Au milieu, une place. Autour des barrières, une queue. De plusieurs milliers de personnes. Jeunes. Très jeunes. Les plus de vingt ans se comptent sur les doigts d’une main de manchot.
Plusieurs milliers de fans. Respectant le dress code de leur groupe fétiche.
Pour être fan d’Iron Maiden, fastoche. Des cheveux longs cra-cra, une veste en jeans aux manches déchirées, deux trois patchs à têtes de mort cousus dessus et c’est dans la boîte.
Pour Marylin Manson, faut aimer Halloween. Maquillages et gueules macabres. Éviter la prise de drogue en se mélangeant aux fans. Bad trip assuré.
Pour Daniel Guichard… Ok, personne n’est fan du mec. Mauvais exemple.
Pour être fan de La Vida Boheme, Pollock est un bon point de départ. La Vida Boheme informa, sympathique documentaire sur ce groupe énergique et talentueux, montre le look final et donne une idée de la méthode. Une brochette de lascars salopés de peinture de la tête au pieds. Gratouillant leurs guitares, tambourinant leurs tambours.
Et les fans adorent. Méchamment. En faisant la queue, atelier Pollock. Des milliers de mains tripotent des petits pots d’acrylique. Des milliers de pichenettes de peinture de milliers de fans volent dans la foule. Et Jou-Jou, au milieu, avec sa liquette du dimanche. Cette liquette, il y tient comme à la prunelle des yeux de sa mère - une femme ô combien charmante qui lui dit qu’il est beau. Et c’est vrai. Mais pour le savoir, elle se sert de la prunelle de ses yeux. Donc il y tient.
Trente minutes durant, c’est une occasion délicieuse de clichés colorés, de jeunesse rieuse et puérile. Du pain béni pour photographes. Jou-Jou déballe son réflexe et mitraille les gueules et les couleurs. À la trente et unième minute, la crispation accumulée raidit le Jou-Jou et lui coince une vertèbre.
On change de trottoir. Vite. Maintenant. Hier. Ou j’en tue un. N’importe lequel.