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Si prompts dilemmes que crée l’âme
D’une seule absence au silence épinglée
Ce que tu es ne regarde personne
Ce que tu caches est meilleur que l’apparence
Tes yeux lisent dans le ciel
Des paroles que nul ne sait voir
Tes mains d’ange allument étoiles
Aux crépuscules rayonnants de beauté souveraine
*
Tu apparais et disparais au grand vent de tes rêves
Touche d’un doigt absent les touches éphémères
Joue telle araignée tissant sa toile
Avec la proie engluée de sentiments
Nul n’est tenu d’en être
Mais quelle jouissance la proie rencontre
A glisser entre tes mandibules
Amour
*
Il faudrait savoir revenir en arrière
Rayer les mots dits
Les maudits mots
Sauf qu’ici et là
Ils sont
Reliefs de ce qui fut en fragments de vie
En lentes déchirures
En blessures restées ouvertes
Que chaque amour tente de cicatriser
Sans trouver le baume parfait
Ce qui fut de cauchemar sur le chemin traversé
Ce qui fut de barricades pour fronts terrifiés
A chaque silence devient si proche
Rien jamais ne nous permet d’oublier
La vie est une résurgence continue
Elle hurle parfois à gros bouillons d’amertume
Puis reprends cours serein sous la caresse des phrases
Rien jamais n’en arrête le labyrinthe
Sinon ce dernier faux pas nous jetant dans l’abîme
*
Nous traversons le pont
Une brume accueille les sentiments diffus
Plus loin le ciel s’éclaire
Il n’est que le poids de l’absence
Dérivant au fil de l’eau
De ces intenses territoires de solitude
Si difficile de croire en la levée des astres
Puis se réveiller au milieu du désastre
Gueule de bois d’avoir tant espéré
Tant bu au grand calice de l’amour
*
Voguent les péniches en sens contraire
Sous les arches s’écoulent d’autres tourments
Bien plus profonds
Bien plus ardents
Tu contemples en silence
Les ruines fumantes de ce qui fut
Cœur serré reprend ta marche
Incapable et impuissant
A changer quelque chose
A celle d’un monde perdu
Manosque, 15 décembre 2011
© Xavier Lainé, décembre 2011
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