1458
Alors tu fais le choix de te taire
De penser à autre chose qu’à ce serrement de cœur
Tu observes en quels errements va le monde
Son rafiot qui gîte dangereusement
Son mât brisé
Ses voiles délabrées
Les capitaines ont déserté le pont
Dans les cales ils comptent monnaies
Chargent canots de sauvetage
Laissant marins à leur soif
Ceux-là ne disent mots
Trop habitués à leur condition
*
Tu avais tant ouvert tes bras
Sur tant d’aubes radieuses
Devant café fumant tant de pensées montaient
Tu avais tant arpenté les trottoirs discrets d’un soir
A l’écoute d’une voix venue d’ailleurs
Telle tempête qu’agite parfois les songes
Qu’au silence qui s’en suit viennent inquiétudes
*
Au refuge du silence
Ermitage retiré au plus près du ciel
Tu blottis ton âme transie
Sans plus rien espérer
Sinon faible chant dans l’hiver qui avance
Le poème se prélasse encore un peu
Reste au noir de tes tiroirs
Pour ne rien dire du triste sort
Manosque, 16 décembre 2011
© Xavier Lainé, décembre 2011
©CopyrightDepot.co 00045567