Leurs parents sont Parisiens, ils sont nés à Paris et ont passé leurs premières années à Paris. Il ne leur faut pourtant moins d’une année à ces Titis pour oublier leurs racines, et adopter la riche et passionnante culture provençale. L’école est le premier lieu d’apprentissage et les minots, l’équivalent de « gamins », ne font pas qu’apprendre des chansons provençales pour le spectacle de fin d’année. Ils apprennent aussi à jouer à la pétanque, à aimer les légumes farcis et à comprendre leur nouvelle maitresse d’école dont l’accent provençal est parfois bien prononcé. La montagne Sainte-Victoire est leur Luco et ils en sont fiers. Picasso et Cézanne n’ont presque plus de secret pour eux et ils peuvent reconnaître leurs toiles d’un simple coup d’œil furtif non sans faire quelques commentaires pertinents. Ils rasent les murs dès qu’un rayon de soleil apparait et prient pour qu’il neige aussi en Provence le soir de Noël. Ils ont le bonjour facile et invitent volontiers le facteur à prendre l’apéro. Enfin, s’ils n’ont pas l’accent méridional, ils affectionnent les expressions chantantes comme Mamma Mia ou la variante enfantine “ah mamimouya”qu’ils emploient pour tout et rien à la fois (“ah mammimouya, le mistral a renversé le parasol !” ou “ah mamimouya, j’ai mis ma chaussette à l’envers!”). Tout cela est bien charmant … jusqu’au jour où les parents parisiens entendent leurs enfants soutenir l’OM en chantant à tue tête “on est des Marseillais”! Là, se disent les parents, il est temps de prévoir un petit séjour à Paris et de préparer un petit discours…