La vie passionnante d’un auteur en panne d’inspiration

Publié le 13 février 2012 par Paumadou

Tout est de la merde. Ça fait trois mois que je fous plus rien. C’est pas le boulot qui manque pourtant. J’ai deux textes à corriger définitivement, deux textes à revoir pour des éditeurs, au moins trois textes que je devrais réécrire le jour où j’aurais le courage de les relire et, au bas mot, une centaine d’idées pour écrire autre chose.

Mais ça fait trois mois que je fous plus rien. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai. Un temps, j’ai bossé dur, m’enfonçant lentement mais sûrement dans la boue qui enraye la machine. Un texte que je pensais à peine réviser intéresse un éditeur, du coup, je m’y colle sérieusement. Trop sérieusement sans doute, je m’y suis embourbée. Un bon mois sur un chapitre de 5 pages… le chapitre suivant est toujours dans la pile « A faire, urgent »

Pas pressée d’y replonger. Je vois pas comment d’ailleurs…

Je n’ai jamais aimé corriger, revoir, penser au moindre mot. Pour moi, c’est pas du temps perdu, c’est juste pas mon boulot. Ou au moins une partie du boulot que j’ai de plus en plus de mal à aborder. Parce que plus le temps avance, plus mon œil apprend et plus me relire devient un supplice.

J’ai bien essayé de m’en sortir.

Sur les trois derniers mois, j’ai essayé d’écrire. Me changer les idées en quelques sortes, tant pis pour l’éditeur, il attendra encore un peu, il n’est pas à ça près. Sauf qu’écrire, j’y arrive plus. J’ai commencé exactement 6 récits depuis que je sèche. Des bouts d’histoire qui n’arrivent même pas à une page, parfois deux. Des trucs pour me soulager, mais rien de transcendant. Alors, j’abandonne parce que je me dis « A quoi bon ? C’est nul, tu publieras jamais des trucs comme ça. Arrête et reviens à ton boulot. »

Mes deux textes à réviser, mes deux textes à publier, mes histoires à réécrire… J’ai assez de boulot pour tenir toute l’année, c’est vrai. Si j’arrivais seulement à me bouger le cul !

Et au milieu de ça, les enfants crient, jouent, vivent. Mon compagnon pense que je pourrais en faire un peu plus quand même, l’impression que je fous rien de rien… Il a raison.

Et ça, c’est franchement des plus déprimants.