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Rien d’autre que des rêves plein les yeux
Et le regard des passants qui me dévisage
Que peuvent-ils bien lire
*
J’ai guidé mes pas dans le vent froid des collines
Au-dessus de la ville la tour montait sa garde solitaire
Sein dressé vers le crépuscule dans l’attente d’étoiles
En ourlet de fatigue j’ai cousu chaque heure
Contemplé la lente floraison des lumières
Si loin de vos pas affairés
*
Tant qui dorment traits tirés
Cadenassés derrière persiennes étanches
Qu’importe que tes yeux veillent et tes pensées
Aussi sur la marche d’un monde si longuement fui
Qui es-tu à troubler le sommeil en éclairs d’injustices
En peau blessée de doux mots d’amour
*
Sur les rives délicates où s’abandonnent nos rêves
Ne sais-tu quel chant viendrait encore bercer le repos
Ce qui vient se veut de digne fête
Quand l’écarlate au front tu sais être si fragile
Tu saisis la main qui se tend pour passer le pont
Tu sautes par-dessus le parapet
Laissant les soupirs sur les pavés déserts
*
Te voilà proie du désir laissant errer tes doigts
Au velours de la page
Tu regardes au loin tout l’impalpable qui veille
T’en retournes verser ta larme sur la vie partie trop vite
Manosque, 19 décembre 2011
© Xavier Lainé, décembre 2011
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