Sud Ouest 13/02/2012 Sabine Menet
Vital Baude et Françoise Coineau portent les couleurs d'Europe Écologie Les Verts (EELV) aux législatives. Portraits croisés et professions de foi communes.
C'est le binôme d'Europe Écologie Les Verts (EELV). Vital Baude, 36 ans, est conseiller municipal de l'opposition à Arcachon. Enseignant, il explique avoir fait le choix engagé de travailler en lycée professionnel. Fils de militant écologiste (son père, Dominique Baude était notamment candidat aux dernières cantonales sur Belin-Béliet alors que lui-même portait les couleurs d'EELV sur Arcachon) Vital Baude se souvient d'avoir, tout jeune, accompagné son père dans ses actions militantes.
« Mon premier souvenir remonte à la manifestation contre l'implantation d'un centre de traitement des déchets ultime à Salles sous la mandature de Philippe Pondaven. » Il y a six ans, Vital Baude a rejoint les Verts. En 2008 il figurait sur la liste de l'opposition conduite par Jean-Pierre Soulas. « Il m'a manqué 38 voix pour être élu », se souvient-il. Son entrée au conseil, il la fera en cours de mandat, après le décès de Jean-Pierre Soulas.
Proches et complémentaires
Fort de son score aux dernières cantonales (« à deux points du PS »), Vital Baude endosse aussi la fonction de secrétaire du groupe local d'EELV sur le bassin d'Arcachon et le Val de l'Eyre. Premier président de l'AMAP (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne), il fut aussi l'un des fondateurs d'Entraide 33 et s'est révélé le candidat naturel d'EELV. Quant au choix de sa suppléante, il explique qu'il s'est imposé de lui-même.
« Françoise et moi nous sommes tout de suite entendus et complétés. » Si le parti avait exprimé sa volonté de voir une femme conduire la liste, Vital Baude et Françoise Coineau expliquent qu'ils ont eu toute la liberté d'imposer leur choix, mettant en avant leur complicité et connaissance mutuelle des dossiers qui dépassent aussi l'équilibre Nord-Sud souvent affiché par les autres listes.
« Nous sommes tous les deux du Sud mais connaissons tous les enjeux du pays. Nous n'avons pas de réunions de sections et ne sentons pas de particularismes que l'on soit au Nord ou au Sud du Bassin ou dans le Val de l'Eyre », assure Françoise Coineau.
L'héritage de René Dumont
Âgé de 52 ans, elle assure la direction d'une école maternelle. Très militante, d'abord dans l'éducation populaire (elle fut notamment présidente de la Fédération des Calendrete) puis dans les associations de défense des droits de la femme (elle fait partie du bureau de Femmes solidaires), elle a fait son entrée dans la vie politique en 2001 dans l'équipe de Jean-François Acot-Mirande à La Teste-de-Buch. Elle occupa la fonction d'adjointe à la culture. Un baptême du feu qu'elle qualifie de passionnant, ne tarissant pas d'éloges envers l'ancien maire qui se retrouve aujourd'hui, comme elle, suppléant aux législatives… sous la bannière PS.
« Je n'ai jamais été encartée », explique-t-elle. « C'est la dynamique d'EELV aux dernières Européennes qui m'a décidée. Mais l'engagement écologique a toujours fait partie de ma vie… J'avais 15 ans quand René Dumont s'est présenté à l'élection présidentielle de 1974. Je le voyais déjà comme un visionnaire et aujourd'hui, tout ce qu'il annonçait, le dérèglement climatique, la limite des ressources naturelles, le danger du nucléaire, tout cela est là. J'ai donc tendance à croire que les écologistes ont une longueur d'avance et je me demande si l'on ne perd pas du temps à ne pas les écouter, à ne pas prendre en compte leurs solutions. »
Prise de conscience
Et Vital Baude d'estimer que tous ceux qui ont repris les thèmes développés par les écologistes ne les défendent pas au mieux. « Pourtant j'ai l'impression qu'une prise de conscience s'opère à l'échelle du Bassin et qu'elle est mise en lumière avec le parc naturel marin, que les gens ont envie de trouver des solutions ensemble. » Pour Françoise Coineau ces solutions ne peuvent pas émaner de ceux qui, tous bords confondus, sont « installés depuis longtemps ».
« Ils sont pris en tenaille entre la pression urbanistique et la croissance économique. Or nous sommes sur un territoire où il existe des possibilités adaptées aux enjeux écologiques. Oui, nous avons des solutions à proposer et c'est l'enjeu de notre campagne : démontrer la transversalité des enjeux du Bassin. »
Et Vital Baude de préciser : « Il ne s'agit pas d'arrêter ce qui se fait. » Françoise Coineau stipulant : « On peut protéger sans fossiliser et en excluant le moins de gens possible. »
Le duo explique que l'un des thèmes de la campagne sera aussi celui des transports. « Nous ferons de vraies propositions et le Nord-Bassin sera mis à l'honneur », annonce Françoise Coineau. C'est d'ailleurs à Andernos-les-Bains que les deux candidats ont donné le coup d'envoi de leur campagne. Laquelle va commencer par une série de rencontres destinées à affiner l'état des lieux avant que des rendez-vous publics et thématiques ne se mettent en place.
« Tous ces sujets vous inquiètent, vous tiennent à cœur ? Il est temps de faire confiance à ceux qui les connaissent le mieux pour gagner du temps et surtout éviter d'en perdre »,conclut Vital Baude.
Contact : www.vitalbaude.fr ou 06 13 17 76 35.