Gary Carter (1954-2012)

Publié le 17 février 2012 par Patrick73

The kid


Lettre à Carter

Salut Gary,
Au moment d'écrire ses lignes, je viens d'apprendre ta mort. Qu'il soit écrit dans cette lettre que le 16 février 2012 est une journée à pleurer.  Un impitoyable cancer ta rongé le cerveau jusqu'à la mort. Tu ne le sais pas Gary, mais nous deux nous avons une grande histoire ensemble. Tu ne le sais pas le ''numéro 8'', mais tu fais partie de ma vie d'aussi loin que je m'en souvienne!
À une certaine époque, tu tenais Montréal dans le creux de ta main. Au début des années 80, tu étais plus populaire que Guy Lafleur lui-même! Tu étais adoré des enfants, adulé par les ados, admiré par les hommes et aimé par les femmes.
Quand j'ai appris que tu étais mort à 16h10, j'ai pleuré comme on pleure quand on apprend que son père est mort! Mon coeur de partisan des Expos aussi a pleuré, comme la journée où tu as été échangé pour les Brooks, Fitzgerald dit le bras de guimauve, Winningham et Youmans.
C’était la première fois que je pleurais pour toi, mais pas la dernière.
La deuxième fois que j'ai pleuré, c'était quand je t'ai vu remporter la série mondiale avec les Mets en 1986! Cette fois-là, j'ai pleuré de joie. Toi, le kid, avec Gooden, Strawberry, Johnson, Dykstra, Knight, Hernadez, Mookie, Kevin Mitchell, Orosco pis les autres. Une équipe qui fabriquait le désastre, qui était le chaos pour les autres, et tu étais l'élément le plus important de cette machine chaotique!
J'ai pleuré de joie aussi à ton retour dans l'uniforme des Expos, et cette fois, j'étais là en vrai! Et que dire de ton dernier vrai match à vie avec nos amours, à ta dernière présence dans ton uniforme tricolore, tu as fabriqué un moment digne d'Hollywood, toi le ''all American boy''. Un magnifique double et qui te donna un point produit pour ainsi mettre un point final à cette belle aventure? Pour fins historiques, vous aviez gagné cette partie 1-0 contre les Cubs. Et par la suite, j'ai encore pleuré le soir qu'on a retiré ton chandail au stade, ainsi que le jour où le temple de la renommée t’a ouvert ses portes toutes grandes.
Intermède dans le texte
La scène se passe en 1983. Après une victoire de nos Expos, mon oncle qui connaît tout le monde dans le milieu réussi à me faire rencontrer Gary Carter.
-(Moi, pas gros dans mes culottes de p'tit gars de 10 ans)
Hiiiiiiiii, mmmmmmissssstttterrrrr CARRRRRRRRRRRRRRRR....
Je bégaye et bégaye sans être capable de finir ma phrase. Je suis devant mon idole et je ''choke''. Je tente de parler, mais rien à faire, je bégaye terriblement. La nervosité, à l'époque, me faisait bégayer.
Gary se penche à hauteur d'enfant. Il se penche comme le catcheur qu'il est et met ses grosses mains de Carter sur mes épaules. Il me regarde droit dans les yeux avec compassion. Je sens ses deux grosses mains de numéro huit me tenir fermement. Il regarde mon oncle et dit...
- (Gary Carter)
Can you translate for me what I want to say to the kid?
-(Mon oncle)
Pas de problème
Ici dans le texte, je transcris tout ce que, par la suite, le Kid Carter me dit mot pour mot. Aucun n'est oublié.
-(Gary carter)
Tu es brave mon garçon, très brave. Tu es brave de te présenter devant ton idole malgré ton bégaiement. Regarde toujours le monde dans les yeux, tu n'as pas besoin d'être gêné, tu devrais être fier de toi mon gars, tu impressionnes même ton idole.
-(Moi, devenu un géant instantanément)
Thank you, Gary. You are my idol can you sign my jersey please... fin de l'intermède.

Après cet évènement, je n’ai presque plus bégayé de ma vie.

Et tu m'as encore fait pleurer la semaine passée, quand je t'ai vu en photo au premier match de ton équipe universitaire. Toi, au 3/4 mort, tu voulais absolument être là pour voir ton équipe. Je reconnais en toi le passionné jusqu'à la moelle de baseball! J'ai reconnu le guerrier de toujours, un guerrier magané, mais un guerrier quand même. Avec ce texte, j'ai mis une photo de tes belles années et non celle qu'on a vu la semaine passée sur les ''internet''.
Tout simplement par respect.

Et chaque été, je porte ton numéro dans la ligue des Vétérans. Cette année, ma fille commence le baseball, et tu peux être sûr qu'elle portera le numéro de son papa et de l'idole de son papa.
Et ce soir sous les feux des projecteurs, dans la game de balle qui va se jouer en haut dans le ciel, je te gage un p'tit deux que tu vas encore une fois faire crier les foules.
Peu importe la mort, la vie, peu importe,
tu seras à l'infini le numéro 8.