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12 février 2012. La veille, emménagemment chez Gaby, dans la...

Publié le 18 février 2012 par Fabrice @poirpom
12 février 2012. La veille, emménagemment chez Gaby, dans la...

12 février 2012. La veille, emménagemment chez Gaby, dans la Vieille Déglinguée. Winnie l’Ourson, Maisons du Monde et Cie. Et dans le salon, à côté des chinoiseries, à quelques pas de Buddha, un VTT.

GT rebound. Une patate bleue, des autocollants jaunes et rouges. La roue arrière est tellement désaxée que les crampons des pneus viennent frotter contre le cadre. En roulant, c’est un petit bruit de mitraillette qui se dégage de la roue arrière. Gamin, c’est un bout de plastoc fixé au cadre qui claquait contre les rayons pour faire un bruit de pétoire. Les retraités du quartier adoraient.

GT rebound. Un bijou de déglingue, parfaitement accordé à la maison. Achetée une bouchée de pain à Gaby.

Le lendemain, 12 février donc, première ballade avec les bicimamis. Rendez-vous à 13h30 devant le MacDo de Chacaito. La meute se constitue lentement. Des nouveaux visages depuis la première rencontre.

Miss Pas-de-bol déboule. Crevaison. Pneu arrière. Complainte générale. Puis la meute resserre les rangs autour du blessé: le vélo. Une petite dizaine de loulous s’affaire autour. Démonter la roue, retirer le pneu, extraire la chambre, repérer la fuite, la nettoyer, la comater, attendre que la colle prenne, que la rustine s’installe, gonfler pour tester, glisser la chambre, caler le pneu, gonfler à bloc, replacer la roue, remettre la chaîne, serrer les boulons. Une vingtaine de mains interviennent, se salissent, se perdent. Et l’engin est de nouveau opérationnel.

U-Lee déroule alors le trajet et les consignes de sécurité. Lentement, la vingtaine démarre. Les plus téméraires se répartissent aux postes clés - devant, milieu et derrière. Ils bloquent, si nécessaire, les voitures aux croisements difficiles. Au risque de se prendre une saucée de klaxons. Il y en a qui ont peur, et d’autres pas; qui ont des casques, qui n’en ont pas, qui sont équipés comme des champions du monde, qui sont en jupette et sandales. Il y a celle qui fatigue, celle qui manque d’entraînement pour poser pied à terre, celle qui a peur d’avoir crevée alos que tout va bien. Il y a le jeune loulou, à peine majeur, duvet de moustache, qui fait le cador mais qui fatigue vite… Une ribambelle hétéroclite qui se serre les coudes pour aller quelque part.

Arrêt systématique en haut de chaque côte. Pour cause de retardataires. À chaque arrivée douloureuse, salve d’applaudissements.

Invisible courage. Montagne personnelle. Mais victoire d’un groupe. Il faut savoir contenir ses larmes très fort pour ne pas s’effondrer devant cette insignifiante beauté ignorée.

Là-haut, tout là-haut, le spot. Brutal.

La Concha Acústica de Bellos Montes. Un immense amphithéâtre de béton construit dans les années 50, sous la dictature de Marcos Perez Jimenez. Calé entre deux collines de verdure pour profiter de l’acoustique. À l’époque, l’ami Marcos faisait péter des concerts à tout va. Aujourd’hui, c’est juste un gros bloc de béton avec une grosse oreille carrée plantée dessus. Un truc qui viellit et se meurt. Une plaie ouverte sur le ciel. Avec vue sur la montagne.

Au creux de l’oreille, des Bicimamis qui se laissent tomber. Les mollets en feu.


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